A Caroline Letessier I Au temps des pastels de Latour, Quand l'enfant-dieu régnait au monde Par la grâce de Pompadour, Au temps des beautés sans seconde ;
Il est de par le monde une cité bizarre, Où Plutus en gants blancs, drapé dans son manteau, Offre une cigarette à son ami Lazare, Et l'emmène souper dans un parc de Wateau.
Du temps que j'en étais épris, Les lauriers valaient bien leur prix. A coup sûr on n'est pas un rustre Le jour où l'on voit imprimés Les poëmes qu'on a rimés : Heureux qui peut se dire illustre !
Par le chemin des vers luisants, De gais amis à l'âme fière Passent aux bords de la rivière Avec des filles de seize ans. Beaux de tournure et de visage,
Ce fut un beau souper, ruisselant de surprises. Les rôtis, cuits à point, n'arrivèrent pas froids ; Par ce beau soir d'hiver, on avait des cerises Et du johannisberg, ainsi que chez les rois.
Fille du grand Daumier ou du sublime Cham, Toi qui portes du reps et du madapolam, O Muse de Paris ! toi par qui l'on admire Les peignoirs érudits qui naissent chez Palmyre, Toi pour qui notre siècle inventa les corsets A la minute, amour du puff et du succès ! Toi qui chez la…
Puisque la Némésis, cette vieille portière, Court en poste et regarde à travers la portière Des arbres fabuleux faits comme ceux de Cham, Laissons Chandernagor, Pékin, Bagdad ou Siam Posséder ses appas, vieux comme sainte Thècle, Et désabonnons-nous le plus possible au Siècle. Ne pleure pas, public qui lis encor des vers. Je ne te…
Mon bon ami, poëte aux longs cheveux, Joueur de flûte à l'humeur vagabonde, Pour l'an qui vient je t'adresse mes voeux : Enivre-toi, dans une paix profonde, Du vin sanglant et de la beauté blonde. Comme à Noël, pour faire réveillon Près du foyer en flamme, où le grillon Chante à mi-voix pour charmer ta…