Il m’amuse d’élire avec le seul génie
Une ruine, par mille écumes bénie
Sous l’hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.
Coure le froid avec ses silences de faux,
Je n’y hululerai pas de vide nénie
Si ce très blanc ébat au ras du sol dénie
À tout site l’honneur du paysage faux.
Ma faim qui d’aucuns fruits ici ne se régale
Trouve dans leur docte manque une saveur égale :
Basse de basaltes et de laves
À même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu
Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
Suprême une entre les épaves
Abolit le mât dévêtu
Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
C’est en héros effarouché
S’il a du talon nu touché
Quelque gazon de territoire
À des glaciers attentatoire
Je ne sais le naïf péché
Que tu n’auras pas empêché
De rire très haut sa victoire
Dis si je ne suis pas joyeux
Tonnerre et rubis aux moyeux
Où la Chimère s’exténue
Vaut la torse et native nue
Que, hors de ton miroir, tu tends !
Les trous de drapeaux méditants
S’exaltent dans notre avenue :
Moi, j’ai la chevelure nue
Pour enfouir mes yeux contents.
Non ! La bouche ne sera sûre
De rien goûter à sa morsure
Dans le doute du Jeu suprême
À n’entr’ouvrir comme un blasphème
Qu’absence éternelle de lit.
Cet unanime blanc conflit
D’une guirlande avec la même,
Enfoui contre la vitre blême
Flotte plus qu’il n’ensevelit.
Mais, chez qui du rêve se dore
Tristement dort une mandore
D’une verrerie éphémère
Sans fleurir la veillée amère
Le col ignoré s’interrompt.
Je crois bien que deux bouches n’ont
Bu, ni son amant ni ma mère,
Jamais à la même Chimère,
Moi, sylphe de ce froid plafond !
Le pur vase d’aucun breuvage
Que l’inexhaustible veuvage
Torche dans un branle étouffée
Sans que l’immortelle bouffée
Ne puisse à l’abandon surseoir !
La chambre ancienne de l’hoir
De maint riche mais chu trophée
Ne serait pas même chauffée
S’il survenait par le couloir.
Affres du passé nécessaires
Agrippant comme avec des serres
Outre une Inde splendide et trouble
-Ce salut soit le messager
Du temps, cap que ta poupe double
Comme sur quelque vergue bas
Plongeante avec la caravelle
Écumait toujours en ébats
Un oiseau d’annonce nouvelle
Qui criait monotonement
Sans que la barre ne varie
À crisper un poing obscur
Contre des clairons d’azur
Embouchés par cette sourde
A le pâtre avec la gourde
Jointe au bâton frappant dur
Le long de son pas futur
Tant que la source ample sourde
Par avance ainsi tu vis
O solitaire Puvis
Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
Que doit un tassement du principal pilier
Précipiter avec le manque de mémoire.
Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
Hiéroglyphes dont s’exalte le millier
À propager de l’aile un frisson familier !
Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.
Du souriant fracas originel haï
Entre elles de clartés maîtresses a jailli