Moins me permet que puisse celui voir,
A qui elle eut par mainte controverse
Fait maint ennui, si ne fut son savoir,
Qui des Cieux a ce tant heureux pouvoir
De parvenir toujours à son entente :
Dont avec lui ce soulas puisse avoir,
Que lui content, je demeure contente
Rymes
Pernette de Guillet
Jà n'est besoin que plus je me soucie Si le jour fault, ou que vienne la nuit, Nuit hivernale, et sans lune obscurcie : Car tout cela certes rien ne me nuit,
R, au dizain toute seule soumise M'a à bon droit en grand doutance mise De mal en bien, que par R on peut prendre, Car, pour errer, R se peut comprendre, Signifiant que le lot qu'on me prête,
Par ce dizain clairement je m'accuse De ne savoir tes vertus honorer, Fors du vouloir, qui est bien maigre excuse : Mais qui pourrait par écrit décorer
Puis qu'il t'a plu de me faire connaître, Et par ta main, le vice à ce muer, Je tâcherai faire en moi ce bien croître, Qui seul en toi me pourra transmuer : C'est à savoir, de tant m'évertuer
Esprit céleste et des Dieux transformé En corps mortel transmis en ce bas monde, A Apollo peut être conformé Pour la vertu, dont est la source et l'onde, Ton éloquence avec ta faconde
Ce grand renom de ton mêlé savoir Démontre bien que tu es l'excellence De toute grâce exquise pour avoir Tous dons des Cieux en pleine jouissance,
La nuit était pour moi si très obscure Que Terre et Ciel elle m'obscurcissait, Tant qu'à Midi de discerner figure N'avais pouvoir – qui fort me marrissait :
Le haut pouvoir des astres a permis – Quand je naquis – d'être heureuse et servie : Dont, connaissant celui qui m'est promis, Restée suis sans sentiment de vie,