Et comme un vent bénin soufflait une embellie,
Nous nous prêtâmes tous à sa belle folie,
Et nous voilà marchant par le chemin amer.
Le soleil luisait haut dans le ciel calme et lisse,
Et dans ses cheveux blonds c’étaient des rayons d’or,
Si bien que nous suivions son pas plus calme encor
Que le déroulement des vagues, ô délice !
Des oiseaux blancs volaient alentour mollement,
Et des voiles au loin s’inclinaient toutes blanches.
Comme d’une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J’ai peur d’un baiser !
Pourtant j’aime Kate
Et ses yeux jolis.
Elle est délicate
Aux longs traits pâlis.
Oh ! que j’aime Kate !
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Rien, ô ma pauvre enfant !
Et c’est avec un front éventé, dépité,
Que vous fuyez devant.
Vos yeux qui ne devaient refléter que douceur,
Pauvre cher bleu miroir,
Ont pris un ton de fiel, ô lamentable sœur,
Qui nous fait mal à voir.
Et vous gesticulez avec vos petits bras
Comme un héros méchant,
Fantastiquement apparue
Derrière un mur haut de cinq pieds,
Elle roule dans un murmure
Son onde opaque et pourtant pure,
Par les faubourgs pacifiés.
La chaussée est très large, en sorte
Que l’eau jaune comme une morte
Dévale ample et sans nuls espoirs
De rien refléter que la brume,
Même alors que l’aurore allume
Les cottages jaunes et noirs.
PADDINGTON.
Romances sans paroles
Paul Verlaine
Plus clairs que l’étoile des cieux,
J’aimais ses yeux malicieux.
Dansons la gigue !
Elle avait des façons vraiment
De désoler un pauvre amant,
Que c’en était vraiment charmant !
Dansons la gigue !
Mais je trouve encore meilleur
Le baiser de sa bouche en fleur,
Et les lierres étaient tout noirs.
Chère, pour peu que tu te bouges,
Renaissent tous mes désespoirs.
Le ciel était trop bleu, trop tendre,
La mer trop verte et l’air trop doux.
Je crains toujours, – ce qu’est d’attendre !
Quelque fuite atroce de vous.
Du houx à la feuille vernie
Et du luisant buis je suis las,
Et de la campagne infinie
Et de tout, fors de vous, hélas !
Romances sans paroles
Paul Verlaine
Et puis voici mon coeur, qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.
J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Romances sans paroles
Paul Verlaine
Cela se comprend par malheur, de reste.
Vous êtes si jeune ! et l’insouciance,
C’est le lot amer de l’âge céleste !
Vous n’avez pas eu toute la douceur,
Cela par malheur d’ailleurs se comprend ;
Vous êtes si jeune, ô ma froide sœur,
Que votre coeur doit être indifférent !
Aussi me voici plein de pardons chastes,
Non, certes ! joyeux, mais très calme, en somme,
Aux girouettes, détail fin
Du château de quelque échevin,
Rouge de brique et bleu d’ardoise,
Vers les prés clairs, les prés sans fin…
Comme les arbres des féeries
Des frênes, vagues frondaisons,
Échelonnent mille horizons
À ce Sahara de prairies,
Trèfle, luzerne et blancs gazons.
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Viens-nous-en,
Mon agile Alezan.
(V. HUGO)
Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,
Tournez souvent et tournez toujours,
Tournez, tournez au son des hautbois.
Le gros soldat, la plus grosse bonne