Sur le sommet indécis d’un mont jaune,
Ainsi qu’un roi déchu pleurant son trône,
Se mire, pâle, au tain d’un fleuve lent.
Grâce endormie et regard somnolent,
Une naïade âgée, auprès d’un aulne,
Avec un brin de saule agace un faune,
Qui lui sourit, bucolique et galant.
Sujet naïf et fade qui m’attristes,
Dis, quel poète entre tous les artistes,
N'est-ce pas ? en dépit des sots et des méchants Qui ne manqueront pas d'envier notre joie, Nous serons fiers parfois et toujours indulgents.
L'hiver a cessé : la lumière est tiède Et danse, du sol au firmament clair. Il faut que le cœur le plus triste cède A l'immense joie éparse dans l'air.
Donc, ce sera par un clair jour d'été ; Le grand soleil, complice de ma joie, Fera, parmi le satin et la soie, Plus belle encor votre chère beauté ;
Avant que tu ne t'en ailles, Pâle étoile du matin, – Mille cailles Chantent, chantent dans le thym. –
Le soleil du matin doucement chauffe et dore Les seigles et les blés tout humides encore, Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit. L'on sort sans autre but que de sortir ; on suit, Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes, Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes. L'air…