Rit au centre des boulingrins,
Présageant sans doute une suite
Mauvaise à ces instants sereins
Qui m’ont conduit et t’ont conduite
Mélancoliques pèlerins,
Jusqu’à cette heure dont la fuite
Tournoie au son des tambourins.
Fêtes galantes
Paul Verlaine
Dans l’eau plus noire, et le pilote
Cherche un briquet dans sa culotte.
C’est l’instant, Messieurs, ou jamais,
D’être audacieux, et je mets
Mes deux mains partout désormais !
Le chevalier Atys, qui gratte
Sa guitare, à Chloris l’ingrate
Lance une œillade scélérate.
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Abrite doucement nos joies
Qu’éventent des rosiers amis ;
L’odeur des roses, faible, grâce
Au vent léger d’été qui passe,
Se mêle aux parfums qu’elle a mis ;
Comme ses yeux l’avaient promis
Son courage est grand et sa lèvre ;
Communique une exquise fièvre ;
Et, l’Amour comblant tout, hormis
La faim, sorbets et confitures
Nous préservent des courbatures.
Fêtes galantes
Paul Verlaine
Scaramouche et Pulcinella Qu’un mauvais dessein rassembla Gesticulent, noirs sur la lune.
Nous fûmes dupes, vous et moi, De manigances mutuelles, Madame, à cause de l’émoi Dont l’Été férut nos cervelles.
Chaque coquillage incrusté Dans la grotte où nous nous aimâmes A sa particularité.
Un singe en veste de brocart Trotte et gambade devant elle Qui froisse un mouchoir de dentelle Dans sa main gantée avec art,
Les hauts talons luttaient avec les longues jupes, En sorte que, selon le terrain et le vent, Parfois luisaient des bas de jambe, trop souvent Interceptés ! – et nous aimions ce jeu de dupes.
Là ! je me tue à vos genoux ! Car ma détresse est infinie, Et la tigresse épouvantable d’Hyrcanie Est une agnelle au prix de vous.
Le ciel si pâle et les arbres si grêles Semblent sourire à nos costumes clairs Qui vont flottant légers, avec des airs De nonchalance et des mouvements d’ailes.