Poésie Paul Verlaine

Amour

Mon fils est mort. J'adore, ô mon Dieu, votre loi. Je vous offre les pleurs d'un coeur presque parjure ; Vous châtiez bien fort et parferez la foi Qu'alanguissait l'amour pour une créature.

La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait. Madame Barbe-bleue ? elle attendait ses frères ; Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid, Se reposait sur l'herbe en chantant des prières.

Le vent de l'autre nuit a jeté bas l'Amour Qui, dans le coin le plus mystérieux du parc, Souriait en bandant malignement son arc, Et dont l'aspect nous fit tant songer tout un jour !

Au docteur Louis Jullien. J'ai rêvé d'elle, et nous nous pardonnions Non pas nos torts, il n'en est en amour, Mais l'absolu de nos opinions Et que la vie ait pour nous pris ce tour. Simple elle était comme au temps de ma cour, En robe grise et verte et voilà tout, (J'aimai toujours les…

À Léon Vanier. Mon jardin fut doux et léger, Tant qu'il fut mon humble richesse : Mi-potager et mi-verger, Avec quelque fleur qui se dresse Couleur d'amour et d'allégresse, Et des oiseaux sur des rameaux, Et du gazon pour la paresse. Mais rien ne valut mes ormeaux.

Hélas ! je n'étais pas fait pour cette haine Et pour ce mépris plus forts que moi que j'ai. Mais pourquoi m'avoir fait cet agneau sans laine Et pourquoi m'avoir fait ce coeur outragé ?

En lui envoyant une pensée Au temps où vous m'aimiez (bien sûr ?), Vous m'envoyâtes, fraîche éclose, Une chère petite rose, Frais emblème, message pur.

Ce livre ira vers toi comme celui d'Ovide S'en alla vers la Ville. Il fut chassé de Rome ; un coup bien plus perfide Loin de mon fils m'exile.

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