L'Océan sonore Palpite sous l'oeil De la lune en deuil Et palpite encore,
J'ai vu passer dans mon rêve – Tel l'ouragan sur la grève, – D'une main tenant un glaive Et de l'autre un sablier, Ce cavalier
La lune plaquait ses teintes de zinc Par angles obtus. Des bouts de fumée en forme de cinq Sortaient drus et noirs des hauts toits pointus.
Nature, rien de toi ne m'émeut, ni les champs Nourriciers, ni l'écho vermeil des pastorales Siciliennes, ni les pompes aurorales, Ni la solennité dolente des couchants.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne Faisait voler la grive à travers l'air atone, Et le soleil dardait un rayon monotone Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Dans ces temps fabuleux, les limbes de l'histoire, Où les fils de Raghû ; beaux de fard et de gloire, Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant, Et, par l'intensité de leur vertu troublant Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même, Augustes, s'élevaient jusqu'au Néant suprême, Ah ! la terre et la mer et…
Tout enfant, j'allais rêvant Ko-Hinnor, Somptuosité persane et papale Héliogabale et Sardanapale !
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée …
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir