Seule, en un coin de terre où plane la tristesse Et le mélancolique et vague ennui des soirs, La vieille maison blanche, aux grands contrevents noirs, Pleure-t-elle ses gens, son hôte, son hôtesse ?
Je l'ai tout à fait désapprise La berceuse au rythme flottant, Qu'effeuille, par les soirs de brise, La branche d'alisier chantant.
L'érable au torse dur et fort, Ébrèche le fer qui l'assaille, Et, malgré mainte et mainte entaille, Résiste aux plus grands coups du Nord.
La profondeur du ciel occidental s'est teinte D'un jaune paille mûre et feuillage rouillé, Et, tant que la lueur claire n'est pas éteinte, Le regard qui se lève est tout émerveillé.
Claire fontaine où rossignole Un rossignol jamais lassé, N'es-tu pas le charmant symbole D'un cher passé ?
La fougue, la verve, l’accent,
L’âme, l’esprit, le coeur, le sang,
Tout nous en donne l’assurance :
La France reste toujours France.
Aujourd’hui, tout comme naguères,
Ne sommes-nous pas, trait pour trait,
Le vrai profil, le vif portrait
Du Normand, père de nos pères ?
Français, vous êtes nos grands frères.
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Bluet aux yeux de ciel, dis-nous
Ce qui te fait être si triste ?
– J’ai vu ses yeux, j’en suis jaloux.
Et toi, simple églantine rose,
Payse aux lèvres de carmin,
Pourquoi sembles-tu si morose ?
– Je suis jalouse de son teint.
Toi, beau lys, qu’en dis-tu ? – Que n’ai-je
Le fin velouté, la blancheur,
Patrie intime où mon coeur est resté ;
Avant d’entrer dans la nuit glaciale,
Je viens frapper à ton seuil enchanté.
Pays d’amour, en vain j’ai fait la route
Pour saluer encore ton ciel bleu,
Mon oeil se mouille et ma chair tremble toute,
Je viens te dire un éternel adieu.
Oh ! couchez-moi dans la tombe bénite,
Dans un recoin discret du vieil enclos.
Où tout un ciel pleuvait sur un monde naissant,
Suivi d’un infini cortège de rivières,
Au large, à plein chenal, en triomphe, il descend.
Superbe, délivré des ténèbres sauvages
Et des enchantements des noirs Esprits du mal,
Il proclame aux nouveaux soleils de ses rivages,
Son noble nom de saint, son beau nom baptismal.
Reflétant les espoirs des races obstinées
Dont les fils ont connu les pleurs des sombres jours,
à M. W. Parker.
Au creux des humides savanes,
Ceint des herbes et des lianes
Qui foisonnent dans les roseaux,
Calme, à l’abri de la rafale,
Le lac en plein soleil étale
Le miroir de ses claires eaux.
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