(extrait) O ! que j'aime la solitude ! Que ces lieux sacrés à la nuit, Eloignés du monde et du bruit, Plaisent à mon inquiétude ! Mon Dieu! Que mes yeux sont contents De voir ces bois qui se trouvèrent A la nativité du temps, Et que tous les Siècles révèrent, Etre encore aussi beaux…
(Extrait) Il vous sied bien, Monsieur le Tibre, De faire ainsi tant de façon, Vous dans qui le moindre poisson A peine a le mouvement libre :
Enfin la haute Providence Qui gouverne à son gré le temps, Travaillant à notre abondance Rendra les laboureurs contents : Sus ! que tout le monde s'enfuie, Je vois de loin venir la pluie, Le ciel est noir de bout en bout Et ses influences bénignes Vont tant verser d'eau sur les vignes Que nous…
Dans l'horreur d'un bois solitaire Où malgré l'oeil du jour règne en tout temps la nuit, Tirsis, loin du monde qu'il fuit, Ne pouvant plus se taire, Chantait en pleurs le doux et triste sort Qui le livre à la mort.
Le jour que je naquis on vit pleuvoir du sel ; Le soleil, en faisant son tour universel, De la soif qu'il souffrit but quasi toute l'onde, Et pensa d'un seul trait avaler tout le monde. De là sont provenus tant d'abîmes sans eaux, De là sont dérivés tant de rouges museaux, Qui d'un gosier…
(extrait) Bacchus ! qui vois notre débauche, Par ton saint portrait que j'ébauche En m'enluminant le museau De ce trait que je bois sans eau ; Par ta couronne de lierre, Par la splendeur de ce grand verre,
Ces atomes de feu qui sur la neige brillent, Ces estincelles d'or, d'azur et de cristal Dont l'hyver, au soleil, d'un lustre oriental Pare ses cheveux blancs que les vents esparpillent ;
Quelle estrange chaleur nous vient icy brusler ? Sommes-nous transportez sous la zone torride, Ou quelque autre imprudent a-t-il lasché la bride Aux lumineux chevaux qu'on voit estinceler ?
(extraits) Paisible et solitaire Nuit, Sans Lune et sans Étoiles, Renferme le Jour qui me nuit Dans tes plus sombres voiles ; Hâte tes pas, Déesse exauce-moi, J'aime une Brune comme toi.
(Extraits) Pendant que mon auguste reine Résiste aux outrages du sort, Muse, pour un dernier effort, Chantons sa gloire dans sa peine. Employons aujourd'hui, mais d'un air de grandeur,