Ruisseau qui cours après toi-même Et qui te fuis toi-même aussi, Arrête un peu ton onde ici Pour écouter mon deuil extrême. Puis, quand tu l'auras su, va-t'en dire à la mer Qu'elle n'a rien de plus amer.
Zephire a bien raison d'estre amoureux de Flore ; C'est le plus bel objet dont il puisse jouyr ; On voit à son eclat les soins s'esvanouyr, Comme les libertez devant l'oeil que j'adore.
Coucher trois dans un drap, sans feu ni sans chandelle, Au profond de l'hiver, dans la salle aux fagots, Où les chats, ruminant le langage des Goths, Nous éclairent sans cesse en roulant la prunelle ;
Ici la même symétrie A mis toute son industrie Pour faire en ce bois écarté Le Palais de la Volupté. Jamais le vague Dieu de l'Onde, Ni celui des clartés du monde N'entreprirent rien de plus beau
Accablé de paresse et de mélancolie, Je rêve dans un lit où je suis fagoté, Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté, Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.
(extraits) … Lors que ce chardon de Parnasse Ce vain épouvantail de chasse Ce Pot-pourri d'étranges moeurs, Ce moine bourru des rimeurs, Ce chaland de vieille tripière,
Assis sur le bord d'un chantier Avec des gens de mon métier, C'est-à-dire avec une troupe Qui ne jure que par la coupe, Je m'écrie, en lâchant un rot : Béni soit l'excellent Bilot ! Il nous a donné un fromage
(extraits) Quelle odeur sens-je en cette chambre ? Quel doux parfum de musc et d'ambre Me vient le cerveau réjouir Et tout le coeur épanouir ? Ha ! bon Dieu ! j'en tombe en extase : Ces belles fleurs qui, dans ce vase, Parent le haut de ce buffet, Feraient-elles bien cet effet ? A-t-on…
Là, de pieds et de mains, les hommes noirs de crimes Des arbres les plus hauts gagnaient les vertes cimes ; L'effroi désespéré redoublait leurs efforts, Et l'on voyait pâtir leurs membres et leurs corps. Ici, l'un au milieu de sa vaine entreprise, Pour son peu de vigueur contraint à lâcher prise, Blême, regarde en…
(extraits) … Tout ce qu'autrefois j'ai chanté De la Mer en ma Solitude, En ce lieu m'est représenté Où souvent je fais mon étude : J'y vois ce grand Homme marin Qui d'un véritable burin Vivait ici dans la mémoire Mon coeur en est tout interdit Et je me sens forcé d'en croire Bien plus…