Les sots sont un peuple nombreux, Trouvant toutes choses faciles : Il faut le leur passer, souvent ils sont heureux ; Grand motif de se croire habiles. Un âne, en broutant ses chardons, Regardait un pasteur jouant, sous le feuillage, D'une flûte dont les doux sons Attiraient et charmaient les bergers du bocage.
Une colombe gémissait De ne pouvoir devenir mère : Elle avait fait cent fois tout ce qu'il fallait faire Pour en venir à bout, rien ne réussissait. Un jour, se promenant dans un bois solitaire, Elle rencontre en un vieux nid Un oeuf abandonné, point trop gros, point petit, Semblable aux oeufs de tourterelle. Ah…
Sur les bords africains, aux lieux inhabités Où le char du soleil roule en brûlant la terre, Deux énormes lions, de la soif tourmentés, Arrivèrent au pied d'un rocher solitaire. Un filet d'eau coulait, faible et dernier effort De quelque naïade expirante. Les deux lions courent d'abord Au bruit de cette eau murmurante. Ils pouvaient…
À M. l'abbé Delille. Ô toi, dont la touchante et sublime harmonie Charme toujours l'oreille en attachant le coeur, Digne rival, souvent vainqueur, Du chantre fameux d'Ausonie, Delille, ne crains rien, sur mes légers pipeaux Je ne viens point ici célébrer tes travaux, Ni dans de faibles vers parler de poésie.