Vous connaissez ce quai nommé de la ferraille, Où l'on vend des oiseaux, des hommes et des fleurs : À mes fables souvent c'est là que je travaille ; J'y vois des animaux, et j'observe leurs moeurs. Un jour de mardi gras j'étais à la fenêtre D'un oiseleur de mes amis, Quand sur le quai…
Par je ne sais quelle aventure, Un avare, un beau jour, voulant se bien traiter, Au marché courut acheter Des pommes pour sa nourriture. Dans son armoire il les porta, Les compta, rangea, recompta,
Un paon faisait la roue, et les autres oiseaux Admiraient son brillant plumage. Deux oisons nasillards du fond d'un marécage Ne remarquaient que ses défauts.
Le plus aimé des rois est toujours le plus fort. En vain la fortune l'accable ; En vain mille ennemis ligués avec le sort Semblent lui présager sa perte inévitable : L'amour de ses sujets, colonne inébranlable, Rend inutiles leurs efforts. Le petit-fils d'un roi grand par son malheur même, Philippe, sans argent, sans troupes,…
Un arabe à Marseille autrefois m'a conté Qu'un pacha turc dans sa patrie Vint porter certain jour un coffret cacheté Au plus sage dervis qui fût en Arabie. Ce coffret, lui dit-il, renferme des rubis, Des diamants d'un très grand prix : C'est un présent que je veux faire
La vipère disait un jour à la sangsue : Que notre sort est différent ! On vous cherche, on me fuit, si l'on peut on me tue ; Et vous, aussitôt qu'on vous prend, Loin de craindre votre blessure, L'homme vous donne de son sang
Que mon sort est affreux ! S'écriait un hibou : Vieux, infirme, souffrant, accablé de misère, Je suis isolé sur la terre, Et jamais un oiseau n'est venu dans mon trou Consoler un moment ma douleur solitaire. Un pigeon entendit ces mots, Et courut auprès du malade :
On en veut trop aux courtisans ; On va criant partout qu'à l'état inutiles Pour leur seul intérêt ils se montrent habiles : Ce sont discours de médisants. J'ai lu, je ne sais où, qu'autrefois en Syrie Ce fut un courtisan qui sauva sa patrie. Voici comment : dans le pays
Un gentil écureuil était le camarade, Le tendre ami d'un beau danois. Un jour qu'ils voyageaient comme Oreste et Pylade, La nuit les surprit dans un bois. En ce lieu point d'auberge ; ils eurent de la peine À trouver où se bien coucher.
Que j'aime les héros dont je conte l'histoire ! Et qu'à m'occuper d'eux je trouve de douceur ! J'ignore s'ils pourront m'acquérir de la gloire ; Mais je sais qu'ils font mon bonheur. Avec les animaux je veux passer ma vie ; Ils sont si bonne compagnie ! Je conviens cependant, et c'est avec douleur,