Sous vos longues chevelures, petites fées,
Vous chantâtes sur mon sommeil bien doucement,
Sous vos longues chevelures, petites fées,
Dans la forêt du charme et de l’ enchantement.
Dans la forêt du charme et des merveilleux rites,
Gnomes compatissants, pendant que je dormais,
De votre main, honnêtes gnomes, vous m’ offrîtes
Un sceptre d’ or, hélas ! Pendant que je dormais.
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Vous chantâtes sur mon sommeil bien doucement,
Sous vos longues chevelures, petites fées,
Dans la forêt du charme et de l’ enchantement.
Dans la forêt du charme et des merveilleux rites,
Gnomes compatissants, pendant que je dormais,
De votre main, honnêtes gnomes, vous m’ offrîtes
Un sceptre d’ or, hélas ! Pendant que je dormais.
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Désir de vivre et d’ être heureux, leurre et fallace,
Et monstre indéfectible aux têtes renaissantes,
Malgré l’ automne et les couronnes marcescentes,
De courir tes hasards mon âme n’ est pas lasse.
Car nous n’ espérons point d’ être jamais, hélas !
Le sage dont l’ esprit sûr égorgea les sens ;
Et nous avons au coeur cent taureaux mugissants,
Et la morgue ridicule des guérillas.
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Et monstre indéfectible aux têtes renaissantes,
Malgré l’ automne et les couronnes marcescentes,
De courir tes hasards mon âme n’ est pas lasse.
Car nous n’ espérons point d’ être jamais, hélas !
Le sage dont l’ esprit sûr égorgea les sens ;
Et nous avons au coeur cent taureaux mugissants,
Et la morgue ridicule des guérillas.
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O les cavales hennissant au vent limpide,
Et les los de triomphe à l’ entour des pavois !
Les cavaliers mordent la cendre, et je me vois
Tel un vaincu que la populace lapide.
L’ ombre se fait suspecte et veuve des hautbois,
Et l’ appareil n’ est plus de la fête splendide ;
Et tout à coup par un maléfice sordide
Des belles dames se décharnèrent les doigts.
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Et les los de triomphe à l’ entour des pavois !
Les cavaliers mordent la cendre, et je me vois
Tel un vaincu que la populace lapide.
L’ ombre se fait suspecte et veuve des hautbois,
Et l’ appareil n’ est plus de la fête splendide ;
Et tout à coup par un maléfice sordide
Des belles dames se décharnèrent les doigts.
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En son orgueil opiniâtre,
Que d’ un sceptre d’ or se parât,
Que dans un habit d’ apparat
Il eût des poses de théâtre,
Que, de sa prestance idolâtre,
Mît la perle de maint carat
Avec un ruban nacarat
Dans sa chevelure folâtre ;
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Que d’ un sceptre d’ or se parât,
Que dans un habit d’ apparat
Il eût des poses de théâtre,
Que, de sa prestance idolâtre,
Mît la perle de maint carat
Avec un ruban nacarat
Dans sa chevelure folâtre ;
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Pleurer un peu, si je pouvais pleurer un peu,
Pleurer comme l’ orphelin, et comme la veuve,
Et comme le pécheur naïf implorant Dieu.
Simple qu’ il soit mon coeur, simplement qu’ il s’ émeuve !
Sur ma guirlande fanée et ma robe neuve
Tissée au ciel avec du blanc, avec du bleu,
Sur ma guirlande fanée emportée au fleuve,
Pleurer un peu, pouvoir pleurer serait mon voeu.
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Pleurer comme l’ orphelin, et comme la veuve,
Et comme le pécheur naïf implorant Dieu.
Simple qu’ il soit mon coeur, simplement qu’ il s’ émeuve !
Sur ma guirlande fanée et ma robe neuve
Tissée au ciel avec du blanc, avec du bleu,
Sur ma guirlande fanée emportée au fleuve,
Pleurer un peu, pouvoir pleurer serait mon voeu.
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Ses mains qu’ elle tend comme pour des théurgies,
Ses deux mains pâles, ses mains aux bagues barbares ;
Et toi son cou qui pour la fête tu te pares !
Ses lèvres rouges à la clarté des bougies ;
Et ses cheveux, et ses prunelles élargies
Lourdes de torpeur comme l’ air autour des mares ;
Parmi les bêtes fabuleuses des simarres,
Vous ses maigreurs, vous mes suprêmes nostalgies ;
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Ses deux mains pâles, ses mains aux bagues barbares ;
Et toi son cou qui pour la fête tu te pares !
Ses lèvres rouges à la clarté des bougies ;
Et ses cheveux, et ses prunelles élargies
Lourdes de torpeur comme l’ air autour des mares ;
Parmi les bêtes fabuleuses des simarres,
Vous ses maigreurs, vous mes suprêmes nostalgies ;
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Dans le jardin taillé comme une belle dame,
Dans ce jardin nous nous aimâmes, sur mon âme !
O souvenances, ô regrets de l’ heure brève,
Souvenances, regrets de l’ heur. ô rêve en rêve
Et triste chant dans la bruine et sur la grève.
Chant triste et si lent et qui jamais ne s’ achève,
Lent et voluptueux, cerf qui de désir brame,
Et tremolo banal, aussi, de mélodrame :
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Dans ce jardin nous nous aimâmes, sur mon âme !
O souvenances, ô regrets de l’ heure brève,
Souvenances, regrets de l’ heur. ô rêve en rêve
Et triste chant dans la bruine et sur la grève.
Chant triste et si lent et qui jamais ne s’ achève,
Lent et voluptueux, cerf qui de désir brame,
Et tremolo banal, aussi, de mélodrame :
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Voix qui revenez, bercez-nous, berceuses voix :
Refrains exténués de choses en allées,
Et sonnailles de mule au détour des allées,
Voix qui revenez, bercez-nous, berceuses voix.
Flacons, et vous, grisez-nous, flacons d’ autrefois :
Senteurs en des moissons de toisons recélées,
Chairs d’ ambre, chairs de musc, bouches de giroflées.
Flacons, ô vous, grisez-nous, flacons d’ autrefois.
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Refrains exténués de choses en allées,
Et sonnailles de mule au détour des allées,
Voix qui revenez, bercez-nous, berceuses voix.
Flacons, et vous, grisez-nous, flacons d’ autrefois :
Senteurs en des moissons de toisons recélées,
Chairs d’ ambre, chairs de musc, bouches de giroflées.
Flacons, ô vous, grisez-nous, flacons d’ autrefois.
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Roses de Damas, pourpres roses, blanches roses, Où sont vos parfums, vos pétales éclatants ? Où sont vos chansons, vos ailes couleur du temps, Oiseaux miraculeux, oiseaux bleus, oiseaux roses ? O neiges d' antan, vos prouesses, capitans !
O ma lyre, cessons de nous couvrir de cendre
Comme auprès d’ un cercueil !
Je t’ orne de verdure et ne veux plus entendre
Des paroles de deuil.
Mais non, fais retentir d’ une douleur non feinte,
Lyre, l’ accent amer !
N’ es-tu pas l’ alcyon qui calme de sa plainte
Les vagues de la mer ?
Comme auprès d’ un cercueil !
Je t’ orne de verdure et ne veux plus entendre
Des paroles de deuil.
Mais non, fais retentir d’ une douleur non feinte,
Lyre, l’ accent amer !
N’ es-tu pas l’ alcyon qui calme de sa plainte
Les vagues de la mer ?
Les Stances Livre 2
Jean Moréas