En jupe de peluche noire, Avec des chapeaux tout fleuris, Mes folles amours de Paris Chantent autour de ma mémoire.
Hautes sierras aux gorges nues, Lacs d' émeraude, lacs glacés, Isards sur les crêtes dressés, Aigles qui planez par les nues ;
Parmi des chênes, accoudée Sur la colline au vert gazon, Se dresse la blanche maison, De chèvrefeuille enguirlandée.
D' où vient cette aubade câline Chantée-on eût dit-en bateau, Où se mêle un pizzicato De guitare et de mandoline ? Pourquoi cette chaleur de plomb Où passent des senteurs d' orange,
Là-bas, où, sous les ciels attiques, Les crépuscules radieux Teignent d' améthyste les dieux Sculptés aux frises des portiques ;
Dans l' âtre brûlent les tisons, Les tisons noirs aux flammes roses ; Dehors hurlent les vents moroses, Les vents des vilaines saisons.