C’est vrai, j’aime Paris d’une amitié malsaine ; J’ai partout le regret des vieux bords de la Seine. Devant la vaste mer, devant les pics neigeux, Je rêve d’un faubourg plein d’enfance et de jeux, D’un coteau tout pelé d’où ma Muse s’applique
Prisonnier d’un bureau, je connais le plaisir De goûter, tous les soirs, un moment de loisir. Je rentre lentement chez moi, je me délasse Aux cris des écoliers qui sortent de la classe ; Je traverse un jardin, où j’écoute, en marchant,
Lecteur, à toi ces vers, graves historiens De ce que la plupart appelleraient des riens. Spectateur indulgent qui vis ainsi qu’on rêve, Qui laisses s’écouler le temps et trouves brève Cette succession de printemps et d’hivers, Lecteur mélancolique et doux, à toi ces vers !