Le soir, après avoir veillé tard sur un livre,
Quand ma lampe charbonne en son cercle de cuivre,
Quand, au loin, dans Paris silencieux et noir,
L’écho des derniers pas meurt le long du trottoir,
Je sors de mon travail fiévreux, comme d’un rêve.
Je dégage mon front de mes mains ; je me lève
Péniblement, les yeux obscurcis, l’esprit las.
A travers ma langueur minuit sonne le glas ;
Il faut se reposer, c’est l’heure coutumière.
Je pousse le fauteuil, j’emporte la lumière
Quand ma lampe charbonne en son cercle de cuivre,
Quand, au loin, dans Paris silencieux et noir,
L’écho des derniers pas meurt le long du trottoir,
Je sors de mon travail fiévreux, comme d’un rêve.
Je dégage mon front de mes mains ; je me lève
Péniblement, les yeux obscurcis, l’esprit las.
A travers ma langueur minuit sonne le glas ;
Il faut se reposer, c’est l’heure coutumière.
Je pousse le fauteuil, j’emporte la lumière
Ce qui nous émeut tant devant le mal d’un autre,
Est-ce un pressentiment qu’il deviendra le nôtre ;
Et l’homme, en son prochain, ne plaint-il donc si fort
Que lui-même, ou l’image exacte de son sort ?
Pitié naïve ! – Un jour, dans mon passé prospère
Est-ce un pressentiment qu’il deviendra le nôtre ;
Et l’homme, en son prochain, ne plaint-il donc si fort
Que lui-même, ou l’image exacte de son sort ?
Pitié naïve ! – Un jour, dans mon passé prospère
(Comme ce jour est loin !), je vis pleurer un père
Qui, le front nu, suivait, pâle, un petit cercueil ;
Et jusqu’au fond de moi pénétra tout le deuil
Qu’il traînait sous le ciel ; et toute sa souffrance
Vint assaillir mon cœur, alors fou d’espérance.