Poésies Clement Marot

Poésies Adolescence clémentine

Volontiers en ce mois ici
La terre mue et renouvelle.
Maints amoureux en font ainsi,
Sujets à faire amour nouvelle
Par légèreté de cervelle,
Ou pour être ailleurs plus contents ;
Ma façon d’aimer n’est pas telle,
Mes amours durent en tout temps.

N’y a si belle dame aussi
De qui la beauté ne chancelle ;
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devant le logis du seigneur Trivulse

Au Ciel n’y a ne Planette ne Signe
Qui si a point sceust gouverner l’Année
Comme est Lyon, la Cité, gouvernée
Par toy, Trivulse, homme cler et insigne.

Cela disons pour ta Vertu condigne
Et pour la joye entre nous demenee,
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Epigrammes

Mon second Roi, j’ai une haquenée
D’assez bon poil, mais vieille comme moi
A tout le moins ; long temps est qu’elle est née,
Dont elle est faible et son maître en émoi ;
La pauvre bête, aux signes que je voi,
Dit qu’à grand’peine ira jusqu’à Narbonne ;
Si vous voulez en donner une bonne,
Savez comment Marot l’acceptera ;
D’aussi bon coeur comme la sienne il donne
Au fin premier qui la demandera.

Epigrammes
Clément Marot

Monsieur l’abbé et monsieur son valet
Sont faits égaux, tous deux comme de cire :
L’un est grand fou, l’autre petit follet ;
L’un veut railler, l’autre gaudir et rire ;
L’un boit du bon ; l’autre ne boit du pire.
Mais un débat le soir entr’eux s’émeut :
Car maître abbé toute la nuit ne veut
Etre sans vin, que sans secours ne meure,
Et son valet jamais dormir ne peut
Tandis qu’au pot une goutte demeure.

Epigrammes
Clément Marot

Plus ne suis ce que j’ai été,
Et ne le saurais jamais être.
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.

Amour, tu as été mon maître,
Je t’ai servi sur tous les Dieux.
Ah si je pouvais deux fois naître,
Comme je te servirais mieux !

Epigrammes
Clément Marot

Pour un dizain que gagnâtes mardi,
Cela n’est rien, je ne m’en fais que rire,
Et fut très aise alors que le perdis,
Car aussi bien je voulais vous écrire

Et ne savais bonnement que vous dire,
Qui est assez pour se tenir tout coi.
Or, payez-vous, je vous baille de quoi,
D’aussi bon coeur que si je le donnaie ;
Que plût à Dieu que ceux à qui je dois
Fussent contents de semblable monnaie.

Epigrammes
Clément Marot

Mes créanciers, qui de dizains n’ont cure,
Ont lu le vôtre, et sur ce, leur ai dit :
” Sire Michel, sire Bonaventure,
” La soeur du roi a fait pour moi ce dit. ”
Lors eux, cuidant que fusse en grand crédit,
M’ont appelé monsieur à cri et cor,
Et m’a valu votre écrit autant qu’or,
Car promis ont, non seulement d’attendre,
Mais d’en prêter, foi de marchand, encor,
Et j’ai promis, foi de Clément, d’en prendre.

Epigrammes
Clément Marot

L'Adolescence clémentine

J’attends secours de ma seule pensée :
J’attends le jour, que l’on m’écondira,
Ou que du tout la belle me dira :
“Ami, t’amour sera récompensée.”

Mon alliance est fort bien commencée,
Mais je ne sais comment il en ira :
Car, s’elle veut, ma vie périra,
Quoiqu’en amour s’attend d’être avancé
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Je ne fais rien que requérir
Sans acquérir
Le don d’amoureuse liesse.
Las, ma Maîtresse,
Dites, quand est-ce
Qu’il vous plaira me secourir.
Je ne fais rien que requérir.

Votre beauté qu’on voit flourir
Me fait mourir :
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Je suis aimé de la plus belle
Qui soit vivant dessous les cieux :
Encontre tous faux envieux
Je la soutiendrai être telle.
Si Cupido doux et rebelle
Avait débandé ses deux yeux,
Pour voir son maintien gracieux,
Je crois qu’amoureux serait d’elle.
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