Sur des cailloux et des pervenches. Quelle odeur de printemps s’épanche De cette pure voix d’oiseau !
Un vague arc-en-ciel s’allonge et verdit Sur la côte obscure ; Sa courbe légère et rose grandit
Prend les arbres nus Dans sa molle haleine. Le jardin frileux Sous un voile bleu Se devine à peine.
Dans la pelouse endormie Sous l'azur pâle et rêveur, Les brises en accalmie Bercent les bouleaux pleureurs. En ce silence de rêve Une voix d'oiseau Seule et divine s'élève Des bouleaux.
Une lente voix murmure Dans la verte feuillaison ; Est-ce un rêve ou la nature Qui réveille sa chanson ? Cette voix dolente et pure Glisse le long des rameaux : Si fondue est la mesure Qu'elle se perd dans les mots, Si douces sont les paroles Qu'elles meurent dans le son Et font sous…
(Fragment) Quand j'aurai bien souffert de mon âme muette Qui contenait le rythme et les rayons humains, Sans l'avoir jamais vue, en des planches secrètes, Des hommes la cloueront, ironique destin !
Dans l'ombre de ce vallon Pointent les formes légères Du Rêve. Entre les bourgeons Et du milieu des fougères Émergent des fronts songeurs Dans leurs molles chevelures, Et des mamelles plus pures Que le calice des fleurs.