Que mon âme brève
Passe en voletant,
Que la brume fine
L’enveloppe aussi ;
Qu’elle s’achemine
Sans autre souci
Que celui d’errer
Avec une brise,
Sur l’arbre léger,
Sur la terre grise.
Fumées
Cécile Sauvage
Les deux bras repliés, les jambes allongées
Et toute ta beauté vaguement émergée ;
Que regardent tes yeux dans le ciel bas et gris ?
Ne te sens-tu pas fuir sur ce fleuve endormi
Et dont le mouvement invisible et tranquille
T’entraîne abandonnant les rives immobiles ?
Fumées
Cécile Sauvage
De ce bouleau qui balance
Sa ramure de fraîcheur.
Cette fraîcheur endormie
De lumière verte et calme
A la rêveuse harmonie
Et le silence de l’âme.
Fumées
Cécile Sauvage
Un oiseau fuit et plus rien
Ne bouge sur l’avenue.
Fumées
Cécile Sauvage
Et les ramures légères
Accompagnent lentement
Leur fuite jusqu’au tournant.
Fumées
Cécile Sauvage
Des plus jeunes matinées, Grêles feuilles satinées Qui vous bercez à plaisir. Donnez-moi cette harmonie Où vos rameaux endormis Dans les brises assouplies
Ces monts, ces arbres sombres. C’est pour ces incidents si vains et si légers Que je sortis des ombres,
Du soir et des cheminées Flotte en un rêve étranger Et s’efface. Son église De fines colonnes grises,
Dont la voix au loin murmure Pareille aux crapauds secrets De l’étang sous la verdure,
Tu vois les monts et la ville D’un même grave regard. Dans la mousseline blanche, Rêveusement tu te penches Sur le fond gris du brouillard.