Animez et les champs et vos forêts natales.
Enfants silencieux des races végétales.
Beaux arbres, de rosée et de soleil nourris,
La Volupté par qui toute race animée
Est conçue et se dresse à la clarté du jour,
La mère aux flancs divins de qui sortit l’amour.
Exhale aussi sur vous son haleine embaumée.
Que le vent automnal emplit de longs murmures,
Les rivaux, les deux cerfs luttent dans les halliers :
Depuis l’heure du soir où leur fureur errante
Les entraîna tous deux vers la biche odorante,
Ils se frappent l’un l’autre à grands coups d’andouillers.
Suants, fumants, en feu, quant vint l’aube incertaine,
Tous deux sont allés boire ensemble à la fontaine,
Puis d’un choc plus terrible ils ont mêlé leurs bois.
O toi qui naquis la première,
O nourrice des fleurs et des fruits, ô lumière,
Blanche mère des visions,
Tu nous viens du soleil à travers les doux voiles
Des vapeurs flottantes dans l’air :
La vie alors s’animfe et, sous ton frisson clair,
Sourit, ô fille des étoiles!
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Le grand chêne noueux, le père de la race,
Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse
Et, solitaire aïeul, se réchauffe au soleil.
Du fumier de ses fils étouffés sous son ombre.
Robuste, il a nourri ses siècles florissants.
Fait bouillonner la sève en ses membres puissants.
Et respiré le ciel avec sa tête sombre.
Filles d’une jeune île et d’un lointain soleil,
Sous un ciel toujours gris, sommeillant sans réveil,
Dressent leurs dards aigus et leurs floraisons lentes,
Lui, trembiant, secoué par la flèvre et la toux,
Tordant son triste corps sous des lambeaux de laine,
Entre ses longues dents pousse une rauque haleine
Et sur son sein velu croise ses longs bras roux.
De lunaires clartés blêmissent le ravin
Où l’homme perdu, seul, épars, se cherche en vain;
Le vent du nord, sonnant dans les frondaisons noires.
Sur les choses sans forme épand l’effroi divin.
Paisibles habitants aux lentes destinées,
Les grands sapins, pleins d’ombre et d’agrestes senteurs.
De leurs sommets aigus couronnent les hauteurs ;
Leurs branches, sans fléchir, vers le gouffre inclinées,
Tristes, semblent porter d’iniques pesanteurs.
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Causa dans les blés verts une ardente querelle
Et suivit le vainqueur ensanglanté pour elle,
La compagne au bon cœur qui bâtit la maison
Et nourrit les petits aux jours de la moisson,
Vois : les chiens ont forcé sa retraite infidèle.
C’est en vain qu’elle fuit dans l’air à tire-d’aile,
Le plomb fait dans sa chair passer le grand frisson.
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Un peuple impur se tait, glacé dans sa torpeur,
Tandis qu’on voit sur l’eau de grêles araignées
Fuir vers les nymphéas que voile une vapeur.
Mais, planant sur ce monde où la vie apaisée
Dort d’un sommeil sans joie et presque sans réveil.
Des êtres qui ne sont que lumière et rosée
Seuls agitent leur âme éphémère au sommeil.
Anatole France
Anatole France, de son nom complet François Anatole Thibault est un écrivain français qui est reconnu comme étant l’un des plus célèbres écrivains de la 3ème République. Il est né le 16 avril 1844 à Paris, et mort le 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire aux Indre-et-Loire.
Il est connu pour être un critique littéraire redoutable en son époque. Il s’est engagé en faveur de plusieurs causes sociales et politiques de la France, particulièrement au début du 20ème siècle.
Anatole France a obtenu en 1921 le Prix Nobel de littérature.
Anatole France
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Biographie de Anatole FRANCE
Anatole France est un auteur écrivain important du 20ème siècle, on ne compte plus le nombre d’école de rues, avenues, places, qui portent son nom.
Cette feuille soupire une étrange élégie,
Car la reine d’Écosse aux lèvres de carmin
Qui récitait Ronsard et le Missel romain,
A mis là pour jamais un peu de sa magie.
La Reine blonde avec sa débile énergie
Signa Marie au bas de ce vieux parchemin,
Et le feuillet pensif a tiédi sous sa main
Que bleuissait un sang fier et prompt à l’orgie.
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