Poésie Alice de Chambrier

Recueils de poèmes

Au delà

Lorsque le soir descend, j’aime entendre les vagues
Expirer sur la grève avec des sanglots vagues,
Tandis qu’un rayon pâle égaré dans les cieux
Mêle son reflet clair au bleu triste des ondes
Et brode un ourlet d’or sur les nappes profondes
Qui jettent leur chanson dans l’air silencieux.

J’aime entendre le vent qui s’irrite ou qui pleure
Et qui parle dans l’ombre aux branches qu’il effleure
D’un baiser qui les fait frémir et s’agiter ;
J’aime écouter, pensif, la voix subtile et douce
D’un insecte azuré qui dit aux brins de mousse
Ce que nul être humain ne saurait répéter.
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C’est bien loin, à Piora ; près du chemin sauvage
Qui d’Airolo conduit à la verte hauteur,
On voit sur un vieux roc qui date d’un autre âge
Quelques mots de latin dont nul ne sait l’auteur.

Les jours accumulés ont dégradé la pierre ;
Depuis longtemps déjà tout est presque effacé,
Et nul ne peut jeter un rayon de lumière
Sur ce témoin étrange et triste du passé.
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Mavali le puissant repose en son palais.
C’est midi, le soleil jette de chauds reflets
A travers les plis lourds des tentures bien closes.
Une grande torpeur saisit hommes et choses.
Dans la salle où le roi négligemment s’endort,
Douze esclaves, liés avec des chaînes d’or,
Agitant sur son front un éventail de plume,
Le gardent anxieux, — car le maître a coutume,
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Les héros les plus grands, ce sont les moins connus,
Ce sont ceux qui dans l’ombre accomplissent leur tâche ;
Qui, sans murmures vains, travaillent sans relâche,
Puis rentrent dans la nuit dont ils étaient venus.

Nul n’en connaît le nombre, intrépide phalange
Prête à chaque péril, à chaque dévoûment,
Et que l’on voit parfois briller obscurément,
Comme un joyau de prix égaré dans la fange !
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Lorsque la nuit descend, nuageuse ou sereine,
Je vois soudain briller sur la hauteur lointaine
Un feu que l’on prendrait pour une étoile d’or.
Chaque soir, sans jamais y manquer, il s’allume
A l’heure où les coteaux s’effacent dans la brume
Qui voile avec lenteur la terre qui s’endort.

Je contemple souvent ce rayon solitaire
Qui jusqu’à moi descend plein d’un vague mystère ;
Il me semble parfois qu’il m’appelle vers lui,
Et mon être ressent mille étranges envies :
Je voudrais m’élancer hors des routes suivies,
Jusqu’à cette clarté qui rayonne et qui luit.
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Le village s’endort en son nid de verdure,
Une vague fumée encor monte des toits,
Un indicible calme envahit la nature
Et gagne lentement la campagne et les bois.

Un grand nuage rouge égaré dans l’espace
Jette de longs reflets sur les cieux assombris,
Puis insensiblement il se fond et s’efface
Dans le vague brouillard des crépuscules gris.
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Heure sainte du soir, que j’aime ton mystère,
Où l’on sent palpiter quelque chose d’austère,
Quelque chose qui touche à la divinité !
La terre est près du ciel, dans ces heures dernières,
A ce moment auguste où les grandes lumières
Se fondent au couchant avec l’obscurité.

La nacre, le carmin, le violet, l’orange,
Se mêlent lentement à l’air d’un gris étrange
Et couvrent l’horizon de reflets chatoyants.
Puis, comme un oiseau gris entr’ouvrant sa grande aile,
Le crépuscule monte au ciel qui se constelle
Et semble un dais énorme émaillé de brillants.
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Lorsque durant l’hiver, dans les soirs de tempêtes,
Sur l’oreiller moelleux posant vos blondes têtes,
Vous fermez vos grands yeux aux terrestres clartés,
Ne songez-vous jamais, enfants joyeux et roses,
Auxquels le ciel clément prodigue toutes choses,
A ceux qu’il a laissés seuls et déshérités ?

Et tandis qu’au-dessus de votre couche blanche,
Votre mère, pensive, avec amour se penche,
Comme un ange du ciel qui veille auprès de vous.
Pensez-vous quelquefois aux enfances sans nombre
Qui n’ont pour les garder que la nuit morne et sombre
Et que le sol, au lieu de votre nid si doux ?
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J’aime à sonder l’azur, à poursuivre un nuage
Qui vole dans les airs comme un cygne sauvage
Regagnant vers le soir son nid dans les ajoncs ;
Mon regard l’accompagne et je vais sur sa trace
Jusqu’à ce qu’il s’arrête et lentement s’efface
Dans le rayonnement des vastes horizons.

Je contemple pensif l’étoile vagabonde
Qui d’un cours inconstant s’en va de monde en monde
Et passe tour à tour du nadir au zénith ;
Je pense que bien loin, au delà de la nue,
Dans une sphère étrange, à la terre inconnue,
Il est peut-être un point où l’univers finit.
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Extrait

…. Alors j’ouïs le bruit d’un océan qui roule
Sous le fouet terrible des vents,
Et je vis s’agiter une innombrable foule
Toute pareille aux flots mouvants.
Et les cœurs frémissaient d’une horrible colère,
Pâmés en des transports ardents ;
Et, dans les rangs pressés, le tigre populaire
S’éveillait en grinçant des dents.
Hommes, femmes, enfants,… l’infernale cohorte

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