Chaque jour qui s’enfuit n’est jamais racheté,
Et le temps qui s’en va sans laisser nulle trace
Nous porte lentement jusqu’à l’éternité.
Mais nul ne connaît l’heure où la course s’achève.
Alcyons fugitifs sur l’écume des flots,
Nous allons, poursuivis par un semblable rêve,
Mêlant la joie aux pleurs et le rire aux sanglots.
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C’est en vain qu’ici-bas il cherche à le saisir ;
Il ne peut y toucher, malgré tout son désir,
Et devant lui, toujours, il le voit qui s’élève.
Ainsi que Prométhée, à la terre fixé,
Rongé par le désir qui le poursuit sans cesse,
Il voit, le cœur rempli d’une immense tristesse,
Flotter devant ses veux son rêve inexaucé.
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Devant la tempête hagarde,
Calme-toi,
Dieu te garde.
Si, d’après la commune loi,
Dans le néant tombe chaque heure,
Calme-toi,
Dieu demeure.
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Grandioses et purs comme tes pics déserts,
Riants et colorés comme la rêverie
Qui s’empare de nous sur tes alpages verts !
Le temps s’est écoulé, jetant son ombre immense
Sur les siècles tombés au gouffre du néant
Et dont le cours nouveau sans cesse recommence,
Brisant les nations sous son pas de géant ;
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Pour lutter contre le géant ;
Mais au fond de son cœur d’enfant
Habitait une foi profonde :
Il savait bien que l’Éternel
Combattrait avec lui pour sauver Israël.
Il avançait ferme et tranquille
Contre le Philistin puissant,
Qui, l’œil hautain et méprisant,
Riait de son air juvénile
Et se moquait de l’Éternel
Qui choisissait David pour sauver Israël.
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Errer dans la forêt sombre et mystérieuse
Où volent les oiseaux ;
Qui voudraient s’arrêter devant chaque merveille.
Devant chaque brin d’herbe, et qui prêtent l’oreille
Aux chansons des ruisseaux.
Je suis de ces rêveurs pour qui le bois sauvage,
Avec son dôme noir qui retient au passage
Les rayons du soleil,
Près des piliers de marbre et des riches portiques
Que les reines foulaient de leur pas languissant,
Les vieux sphinx de granit, aux ailes formidables,
Se dressaient, regardant au delà des grands sables
Où le rouge soleil met des reflets de sang.
Ils dominent encor les ruines énormes
Qui recouvrent le sol de leurs débris informes ;
Et le temps, ce vainqueur aux sombres missions,
N’a pas su renverser ces terribles figures
Qui paraissent, la nuit, dans les lueurs obscures,
Les sinistres témoins des générations.
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Le vaincu s’est enfui, le vainqueur est lassé,
Et la fleur du pays, en un jour moissonnée,
Jonche tous les replis du sol dur et glacé.
Ils sont là tout raidis et la tête inclinée,
Adolescent joyeux, d’une balle percé,
Homme fort et vaillant, cohorte infortunée
Qui n’a pas reculé quand la mort a passé.
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La Belle au bois repose, attendant le réveil ;
Son beau front est de glace et pâle est sa figure,
Ses grands cheveux lui font comme un manteau vermeil.
Un étrange sourire erre encor sur sa bouche,
Ses longs cils abaissés ombrent légèrement
Ce visage si pur et que la mort farouche
Semble avoir en son vol effleuré seulement.
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Expirer sur la grève avec des sanglots vagues,
Tandis qu’un rayon pâle égaré dans les cieux
Mêle son reflet clair au bleu triste des ondes
Et brode un ourlet d’or sur les nappes profondes
Qui jettent leur chanson dans l’air silencieux.
J’aime entendre le vent qui s’irrite ou qui pleure
Et qui parle dans l’ombre aux branches qu’il effleure
D’un baiser qui les fait frémir et s’agiter ;
J’aime écouter, pensif, la voix subtile et douce
D’un insecte azuré qui dit aux brins de mousse
Ce que nul être humain ne saurait répéter.
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