Des rossignols chantant à des lys Sons la lune d’or de l’été, telle, O toi, fut mon âme de jadis.
L’enchanteresse de Thulé A ravi mon âme en son île Où meurt, tel un souffle exhalé, Le regret de l’heure inutile.
L’enchanteresse de Thulé A ravi mon âme en son île Où meurt, tel un souffle exhalé, Le regret de l’heure inutile.
Viens dans le parc nocturne où dorment les fontaines,
Mon amour ! Ne crains pas ce qu’on voit dans la nuit,
Et ne frissonne plus parce qu’un vent fortuit
A troublé la forêt sous ses voûtes lointaines.
Laisse-moi te mener. Dans les miennes tes mains
Sont un fardeau plus doux que des fleurs ou des ailes.
Ecoute, les taillis sont pleins de souffles frêles.
On dirait que des dieux marchent par les chemins.
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Sur la route qui poudroie au soleil,
Et parmi les jardins de ce printemps vermeil,
C’est le tintement clair des gouttes qui font
Des ronds dans l’eau glauque des citernes.
Sur les collines les nuages roses cernent
Amoureusement le léger horizon
Comme des lèvres humides d’anges.
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Disais-tu, bien-aimée, ce soir rouge d’automne
Où dans leur cage d’osier les tourterelles monotones
Râlaient, palpitant en soudaine pâmoison.
L’Amour entrera toujours comme un ami dans notre maison,
T’ai-je répondu, écoutant le bruit des feuilles qui tombent,
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C’est la Ville malade et lasse comme une mère,
Qui dort d’un lourd sommeil au bord d’un fleuve de mort.
Tant de ses fils, jadis, casqués d’ailes de chimère,
Sont partis, poings crispés à leur bannière éphémère,
Qu’elle a peur, ce soir-ci, des souvenirs du sort.
Aussi dort-elle, au son monotone de ses cloches,
Auprès du pont de pierre où nul voyageur ne va
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En casques de cristal azur, les baladines,
Dont les pas mesurés aux cordes des kinnors
Tintent sous les tissus de tulle roidis d’ors,
Exultent de leurs yeux pâles de paladines.
Toisons fauves sur leurs lèvres incarnadines,
Bras lourds de bracelets barbares, en essors
Tentants vers la lueur lunaire des décors,
Elles murmurent en malveillantes sourdines :
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Qui frissonnent de froid et de peur.
La meute invisible de nos rêves
Poursuit la lune dont la lueur
Émeut l’âme de l’eau sur les grèves
Et fait crier l’amour dans mon cœur.
Je me trouve au tournant de la route.
Les yeux cherchant ce qu’on ne voit pas.
Les mains folles comme lorsqu’on doute.
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Mon cœur, ô ma Chimère, est une cathédrale
Où mes chastes pensers, idolâtres du Beau,
S’en viennent à minuit sous la flamme lustrale
Râler leur requiem au pied de ton tombeau.
J’ai dressé sous le ciel du dôme un sarcophage
Dont la grave épitaphe en strophes de granit
Proclamera de l’aube à l’ombre et d’âge en âge
L’amen et l’hosanna de notre amour bénit.