Ils s’en venaient par les routes roses,
Chantant et lançant en l’air des balles
Qu’ils rattrapaient, experts à ces choses,
Dans des coupes. Ils allaient aux fêtes
Où l’on couronne les fous de roses.
Et par la bride ils menaient des bêtes
Aux housses de pourpre, avec des plumes
Enormes qui tremblaient sur leurs tètes.
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Au bord de la lointaine grève Où nous conduisit la Chimère, Puisez dans la coupe du rêve, O mes frères, cette onde amère.
O Passantes, faites le signe Du pardon et de l’infortune Sur l’âme qui meurt comme un cygne Blessé par l’archer de la lune.
Elise, Liliane, Gertrude, Viviane Et sœur Isabelle Chacune sous la lune Chantant rune après l’une, Si belle ! si belle !
O ma dame des pavots Si pâle en ta robe d’automne, Pourquoi pleurer les renouveaux Morts en ce fleuve monotone ?
Des lauriers, des lilas et des lys Pour ma sœur des oiseaux, Qui pleure les jours de jadis Au bord des eaux !
Le crépuscule dans les arbres Dont tous les oiseaux sont fous De s’être aimés comme nous, Le crépuscule dans les arbres !
Des fleurs du soir plein tes mains, Tous les cieux dans tes yeux, Et l’espoir des lendemains Dans les yeux et les cieux,
Mon âme, en une rose, Est morte de douleur : C’est l’histoire morose Du rêve et de la fleur.
La nuit, dans un pays de fleurs Tristes comme tes yeux, ô Bonne, J’ai tressé pour toi la couronne Mystique des sept douleurs.