Ce fauteuil est un port.
Avez-vous vu mes lampes
Mes mâts et mes bateaux ?
Le tabac et les vagues
Chantantes du ciel noir,
Le jeu, le bruit des algues
Aux vitres, mes miroirs,
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La Douleur du Nord
Aime ce décor
En saisons pourries.
Pégase y est mort
Une nuit de pluie.
Pourquoi, Poésie,
Ce cri vers le Nord ?
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et le temps
où le coeur
bat moins vite,
le jeune homme se perd, s’exalte,
et son amour est sur le monde
comme une chose dangereuse.
Ainsi le nageur qui dévoile
une âme paisible et profonde
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Pour veiller ce soir d’hiver
Verse le thé, plus amer
Et violent que le fer,
Où est le plaisir des sages.
Tu te penches sur ce thé
Tu y cherches la santé
Les vertus, la vérité
D’une eau vive et sans nuages.
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Cet hiver épuisant me laisse trop sincère
et j’ordonne avant tout une force sévère
à mon coeur fatigué d’inutiles détours.
Il ne me reste plus qu’un misérable amour
et le secret de l’Ange égaré sur la terre ;
mais écoute ! je sais une route légère,
j’imite Dieu avec ce rire de velours…
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Que m’importe de vivre heureux, silencieux,
Un nuage doré pour maison, pour patrie.
Je caresse au hasard le corps de mon amie,
Aussi lointaine, hélas ! et fausse qu’elle veut.
Qui êtes-vous enfin ? qui parle ? – et qui m’écoute ? –
Un homme vraiment seul entend battre son coeur.
Je cherche parmi vous les signes du bonheur :
Je ne vois qu’un ciel blanc, qu’une étoile de routes.
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Lié contre la table où pèse ton sang noir,
laisse-toi transporter d’un rire dramatique
et de honteuse ardeur embellis ton espoir.
Fils indigne de l’or natal, apôtre étrange,
je désire la mer mon patrimoine bleu ;
j’épuise tous mes cris dans les ailes d’un ange,
je tente d’acquérir la sagesse du feu.
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Ouvrez votre aile, mon amie,
nous allons conquérir la pluie
et mille foudres dans les foins.
Ce minuit pâle, je l’accueille,
où le peuplier des jardins
hésite, se plie, et soudain,
pêche la lune au ras des feuilles.
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Un ciel obscur s’ouvre lentement dans tes bras
Où le plaisir plus vain que la flamme argentée
Comme un astre brisé brille et tremble tout bas
Vivante, conduis-moi dans ce nocturne empire
Dont l’horizon mobile enferme notre amour.
Je touche un paysage ; il s’éclaire, il respire
Et prend quelque couleur sans attendre le jour.
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ce soir d’hiver je suis son plus rude ennemi.
Mais je puise une faim de victoire et de cris
dans le silence même où elle est enfoncée.
Sans peur, sans joie, avec une voix mesurée,
mûrie et nourrissante à la façon des fruits,
je dis que mon poème est heureux de la nuit.
Il se forme et il monte avec un bruit d’armée.
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