Les Fossiles

O mondes disparus ! ô siècles ! ô ruines !…
Comme le voyageur au versant des collines
S’arrête, et voit sous lui s’allonger à la fois
Les vallons frémissants, les fleuves et les bois…
Science universelle ! immuable pensée,
A vos plus fiers sommets mon âme s’est bercée !
Et, cherchant du passé les chemins inconnus,

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La nuit, comme une mer, s’étale dans les cieux,
Seul, le faîte indécis des bois silencieux
Se découpe, plus noir, sur l’immensité sombre,
Et la forme et le bruit vont s’effaçant dans l’ombre…
Parfois, épanouie à l’horizon lointain,
Une étoile s’entrouvre et se ferme soudain,

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Comme les airs sont doux ! comme le ciel rayonne !
Tout tressaille à la fois ! tout fleurit ! tout bourgeonne !
Et des halliers épais s’échappe, par moments,
Un long flot de parfums et de bourdonnements !
Dans les rameaux touffus sonnent des voix nouvelles ;
Sur les immenses nids battent les grandes ailes ;
Le monde, enveloppé d’un sourire joyeux,
Reluit au soleil clair, et la vie en tous lieux
Etale, adoucissant la rudesse des formes,
Sa pompe gigantesque et ses grâces énormes.

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Entre deux rangs penchés de collines désertes,
Un golfe poissonneux ride ses ondes vertes ;
C’est un large marais, qui dort, sous le ciel clair,
Reste des grandes eaux, oublié par la mer.
Des madrépores blancs, garnis de coquillages,
D’une frange nacrée entourent les rivages,
Et l’éponge poreuse, attachée aux îlots,

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Un air humide et lourd enveloppe le monde ;
Aux bords de l’horizon, comme des caps dans l’onde,
Les nuages rayés s’allongent lentement,
Et le soleil, immense au fond du firmament,
Heurtant au brouillard gris sa lueur inégale,
Sur le globe muet penche son disque pâle.

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