Don Sanche, Chimène, Elvire
Don Sanche
Obligé d’apporter à vos pieds cette épée…
Chimène
Quoi ! du sang de Rodrigue encor toute trempée ?
Perfide, oses-tu bien te montrer à mes yeux,
Après m’avoir ôté ce que j’aimais le mieux ?
Éclate, mon amour, tu n’as plus rien à craindre:
Mon père est satisfait, cesse de te contraindre;
Un même coup a mis ma gloire en sûreté,
Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté.
Don Fernand, don Diègue, don Arias, don Sanche, don Alonse, Chimène, Elvire
Chimène
Sire, il n’est plus besoin de vous dissimuler
Ce que tous mes efforts ne vous ont pu celer.
J’aimais, vous l’avez su; mais, pour venger mon père,
J’ai bien voulu proscrire une tête si chère:
Votre majesté, sire, elle-même a pu voir
Comme j’ai fait céder mon amour au devoir.
Enfin Rodrigue est mort, et sa mort m’a changée
Don Fernand, don Diègue, don Arias, don Rodrigue, don Alonse, don Sanche, l’infante, Chimène, Léonor, Elvire
L’infante
Sèche tes pleurs, Chimène, et reçois sans tristesse
Ce généreux vainqueur des mains de ta princesse.
Don Rodrigue
Ne vous offensez point, sire, si devant vous
Un respect amoureux me jette à ses genoux.