Le Bourgeois gentilhomme par Molière
FRANÇAIS
PREMIER MENUET
Deux musiciens poitevins dansent et chantent les paroles qui suivent.
Ah ! qu’il fait beau dans ces bocages !
Ah ! que le Ciel donne un beau jour !
Autre musicien
Le rossignol, sous ces tendres feuillages,
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Dom Juan ou le Festin de pierre
DOM JUAN, SGANARELLE.
SGANARELLE: Ah ! Monsieur, que j’ai de joie de vous voir converti ! Il y a longtemps que j’attendais cela, et voilà, grâce au Ciel, tous mes souhaits accomplis.
DOM JUAN: La peste le benêt !
SGANARELLE: Comment, le benêt ?
DOM JUAN: Quoi ? tu prends pour de bon argent ce que je viens de dire, et tu crois que ma bouche était d’accord avec mon cœur ?
SGANARELLE: Quoi ? ce n’est pas. Vous ne. Votre. Oh ! quel homme ! quel homme ! quel homme !
DOM JUAN: Non, non, je ne suis point changé, et mes sentiments sont toujours les mêmes.
SGANARELLE: Vous ne vous rendez pas à la surprenante merveille de cette statue mouvante et parlante ?
DOM CARLOS, DOM JUAN, SGANARELLE.
DOM CARLOS: Dom Juan, je vous trouve à propos, et suis bien aise de vous parler ici plutôt que chez vous, pour vous demander vos résolutions. Vous savez que ce soin me regarde, et que je me suis en votre présence chargé de cette affaire. Pour moi, je ne le cèle point, je souhaite fort que les choses aillent dans la douceur; et il n’y a rien que je ne fasse pour porter votre esprit à vouloir prendre cette voie, et pour vous voir publiquement confirmer à ma sœur le nom de votre femme.
DOM JUAN, d’un ton hypocrite: Hélas ! je voudrais bien, de tout mon cœur, vous donner la satisfaction que vous souhaitez; mais le Ciel s’y oppose directement: il a inspiré à mon âme le dessein de changer de vie, et je n’ai point d’autres pensées maintenant que de quitter entièrement tous les attachements du monde, de me dépouiller au plus tôt de toutes sortes de vanités, et de corriger désormais par une austère conduite tous les déréglements criminels où m’a porté le feu d’une aveugle jeunesse.
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Le malade imaginaire ACTE II Scène 6
je ne peux que vous conseiller le malade imaginaire au format livre
Béline, Argan, Toinette, Angélique, Monsieur Diafoirus, Thomas Diafoirus
Argan
M’amour, voilà le fils de monsieur Diafoirus.
Thomas Diafoirus commence un compliment qu’il aurait étudié, et, la mémoire lui manquant, ne peut continuer.
Madame, c’est avec justice que le ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque l’on voit sur votre visage…
Béline
Monsieur, je suis ravie d’être venue ici à propos, pour avoir l’honneur de vous voir.
Thomas Diafoirus
Le Bourgeois gentilhomme par Molière
Madame Jourdain, Monsieur Jourdain.
Madame Jourdain
Ah ! mon Dieu ! miséricorde ! Qu’est-ce que c’est donc que cela ? Quelle figure ! Est-ce un momon que vous allez porter; et est-il temps d’aller en masque ? Parlez donc, qu’est-ce que c’est que ceci ? Qui vous a fagoté comme cela ?
Monsieur Jourdain
Voyez l’impertinente, de parler de la sorte à un Mamamouchi !
Madame Jourdain
Comment donc ?
Monsieur Jourdain
Oui, il me faut porter du respect maintenant, et l’on vient de me faire Mamamouchi.
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Béline, Argan
Béline
Je viens, mon fils, avant que de sortir, vous donner avis d’une chose à laquelle il faut que vous preniez garde. En passant par-devant la chambre d’Angélique, j’ai vu un jeune homme avec elle qui s’est sauvé d’abord qu’il m’a vue.
Argan
Un jeune homme avec ma fille !
Béline
Oui. Votre petite fille Louison était avec eux, qui pourra vous en dire des nouvelles.
Argan
Envoyez-la ici, m’amour, envoyez-la ici. Ah ! l’effrontée ! Je ne m’étonne plus de sa résistance.
Le malade imaginaire ACTE II Scène 7
Le malade imaginaire
ACTE II Scène 7 de le malade imaginaire
La pièce de Théâtre Le malade imaginaire par Molière
Le Bourgeois gentilhomme par Molière
Dorante, Dorimène.
Dorante
Oui, Madame, vous verrez la plus plaisante chose qu’on puisse voir; et je ne crois pas que dans tout le monde il soit possible de trouver encore un homme aussi fou que celui-là. Et puis, Madame, il faut tâcher de servir l’amour de Cléonte, et d’appuyer toute sa mascarade: c’est un fort galant homme, et qui mérite que l’on s’intéresse pour lui.
Dorimène
J’en fais beaucoup de cas, et il est digne d’une bonne fortune.
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DOM JUAN, SGANARELLE.
SGANARELLE: Monsieur, quel diable de style prenez-vous là ? Ceci est bien pis que le reste, et je vous aimerais bien mieux encore comme vous étiez auparavant. J’espérais toujours de votre salut; mais c’est maintenant que j’en désespère; et je crois que le Ciel, qui vous a souffert jusques ici, ne pourra souffrir du tout cette dernière horreur.
DOM JUAN: Va, va, le Ciel n’est pas si exact que tu penses; et si toutes les fois que les hommes.
SGANARELLE: Ah ! Monsieur, c’est le Ciel qui vous parle, et c’est un avis qu’il vous donne.
DOM JUAN: Si le Ciel me donne un avis, il faut qu’il parle un peu plus clairement, s’il veut que je l’entende.
ACTE V, Scène IV
Dom Juan ou le Festin de pierre écrit par Molière sous la protection de Louis XIV
La pièce de Théâtre Dom Juan ou le Festin de pierre par Molière
DOM JUAN, UN SPECTRE en femme voilée, SGANARELLE.
LE SPECTRE, en femme voilée: Dom Juan n’a plus qu’un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel; et s’il ne se repent ici, sa perte est résolue.
SGANARELLE: Entendez-vous, Monsieur ?
DOM JUAN: Qui ose tenir ces paroles ? Je crois connaître cette voix.
SGANARELLE: Ah ! Monsieur, c’est un spectre: je le reconnais au marcher.
DOM JUAN: Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce que c’est.
Le Spectre change de figure, et représente le temps avec sa faux à la main.
Le Bourgeois gentilhomme par Molière
Monsieur Jourdain, Dorante, Dorimène.
Dorante
Monsieur, nous venons rendre hommage, Madame et moi, à votre nouvelle dignité, et nous réjouir avec vous du mariage que vous faites de votre fille avec le fils du Grand Turc.
Monsieur Jourdain, après avoir fait les révérences à la turque.
Monsieur, je vous souhaite la force des serpents et la prudence des lions.
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