Romans Jules Verne

Voyage au centre de la Terre

Chapitre XL

Depuis le commencement du voyage, j’avais passé par bien des étonnements; je devais me croire à l’abri des surprises et blasé sur tout émerveillement. Cependant, à la vue de ces deux lettres gravées là depuis trois cents ans, je demeurai dans un ébahissement voisin de la stupidité. Non-seulement la signature du savant alchimiste se lisait sur le roc, mais encore le stylet qui l’avait tracée était entre mes mains. À moins d’être d’une insigne mauvaise foi, je ne pouvais plus mettre en doute l’existence du voyageur et la réalité de son voyage.

Pendant que ces réflexions tourbillonnaient dans ma tête, le professeur Lidenbrock se laissait aller à un accès un peu dithyrambique à l’endroit d’Arne Saknussemm. Lire la suite...

Cinq Semaines en ballon

Chapitre V

Le docteur Fergusson pressait activement les préparatifs de son départ; il dirigeait lui-même la construction de son aérostat, suivant certaines modifications sur lesquelles il gardait un silence absolu.

Depuis longtemps déjà, il s’était appliqué à l’étude de la langue arabe et de divers idiomes mandingues; grâce à ses dispositions de polyglotte, il fit de rapides progrès.

En attendant, son ami le chasseur ne le quittait pas d’une semelle; il craignait sans doute que le docteur ne prît son vol sans rien dire; il lui tenait encore à ce sujet les discours les plus persuasifs, qui ne Lire la suite...

Chapitre XLI

Le lendemain, jeudi, 27 août, fut une date célèbre de ce voyage subterrestre. Elle ne me revient pas à l’esprit sans que l’épouvante ne fasse encore battre mon cœur, À partir de ce moment, notre raison, notre jugement, notre ingéniosité, n’ont plus voix au chapitre, et nous allons devenir le jouet des phénomènes de la terre.

À six heures, nous étions sur pied. Le moment approchait de nous frayer par la poudre un passage à travers l’écorce de granit.

Je sollicitai l’honneur de mettre le feu à la mine. Cela fait, je devais rejoindre mes compagnons sur le radeau qui n’avait point été déchargé; puis nous prendrions au large, afin de parer aux dangers de l’explosion, dont les effets pouvaient ne pas se concentrer à l’intérieur du massif. Lire la suite...

Chapitre XLII

Je suppose qu’il devait être alors dix heures du soir. Le premier de mes sens qui fonctionna après ce dernier assaut fut le sens de l’ouïe. J’entendis presque aussitôt, car ce fut acte d’audition véritable, j’entendis le silence se faire dans la galerie, et succéder à ces mugissements qui, depuis de longues heures, remplissaient mes oreilles. Enfin ces paroles de mon oncle m’arrivèrent comme un murmure:

” Nous montons !

— Que voulez-vous dire ? m’écriai-je.

— Oui, nous montons ! nous montons ! ”

J’étendis le bras; je touchai la muraille; ma main fut mise en sang. Nous remontions avec une extrême rapidité.
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Chapitre VI

Le docteur Fergusson avait un domestique; il répondait avec empressement au nom de Joe; une excellente nature; ayant voué à son maître une confiance absolue et un dévouement sans bornes; devançant même ses ordres, toujours interprétés d’une façon intelligente; un Caleb pas grognon et d’une éternelle bonne humeur; on l’eût fait exprès qu’on n’eût pas mieux réussi. Fergusson s’en rapportait entièrement à lui pour les détails de son existence, et il avait raison. Rare et honnête Joe ! un domestique qui commande votre dîner, et dont le goût est le vôtre qui fait votre malle et n’oublie ni les bas ni les chemises, qui possède vos clefs et vos secrets, et n’en abuse pas ! Lire la suite...

Chapitre XLIII

Oui, affolée ! L’aiguille sautait d’un pôle à l’autre avec de brusques secousses, parcourait tous les points du cadran, et tournait, comme si elle eût été prise de vertige.

Je savais bien que, d’après les théories les plus acceptées, l’écorce minérale du globe, n’est jamais dans un état de repos absolu; les modifications amenées par la décomposition des matières internes, l’agitation provenant des grands courants liquides, l’action du magnétisme, tendent à l’ébranler incessamment, alors même que les êtres disséminés à sa surface ne soupçonnent pas son agitation. Ce phénomène ne m’aurait donc pas autrement effrayé, ou du moins il n’eût pas fait naître dans mon esprit une idée terrible. Lire la suite...

Chapitre VII

Le docteur Fergusson s’était préoccupé depuis longtemps des détails de son expédition. On comprend que le ballon, ce merveilleux véhicule destiné à le transporter par air, fut l’objet de sa constante sollicitude.

Tout d’abord, et pour ne pas donner de trop grandes dimensions à l’aérostat, il résolut de le gonfler avec du gaz hydrogène, qui est quatorze fois et demie plus léger que l’air. La production de ce gaz est facile, et c’est celui qui a donné les meilleurs résultats dans les expériences aérostatiques. Lire la suite...

Chapitre XLIV

Quand je rouvris les yeux, je me sentis serré à la ceinture par la main vigoureuse du guide. De l’autre main il soutenait mon oncle. Je n’étais pas blessé grièvement, mais brisé plutôt par une courbature générale. Je me vis couché sur le versant d’une montagne, à deux pas d’un gouffre dans lequel le moindre mouvement m’eût précipité. Hans m’avait sauvé de la mort, pendant que je roulais sur les flancs du cratère.

” Où sommes-nous ? ” demanda mon oncle, qui me parut fort irrité d’être revenu sur terre.

Le chasseur leva les épaules en signe d’ignorance.

” En Islande, dis-je.

— “ Nej, ” répondis Hans.
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Chapitre VIII

Vers le 10 février, les préparatifs touchaient à leur fin, les aérostats renfermés l’un dans l’autre étaient entièrement terminés; ils avaient subi une forte pression d’air refoulé dans leurs flancs; cette épreuve donnait bonne opinion de leur solidité, et témoignait des soins apportés à leur construction.

Joe ne se sentait pas de joie; il allait incessamment de Greek street aux ateliers de MM. Mittchell, toujours affairé, mais toujours épanoui, donnant volontiers des détails sur l’affaire aux gens qui ne lui en demandaient point, fier entre toutes choses d’accompagner son maître. Je crois même qu’à montrer l’aérostat, à développer les Lire la suite...

Chapitre IX

Le Resolute filait rapidement vers le cap de Bonne-Espérance; le temps se maintenait au beau, quoique la mer devînt plus forte.

Le 30 mars, vingt-sept jours après le départ de Londres, la montagne de la Table se profila sur l’horizon; la ville du Cap, située au pied d’un amphithéâtre de collines, apparut au bout des lunettes marines, et bientôt le Resolute jeta l’ancre dans le port. Mais le commandant n’y relâchait que pour prendre du charbon; ce fut l’affaire d’un jour; le lendemain, le navire donnait dans le sud pour doubler la pointe méridionale de l’Afrique et entrer dans le canal de Mozambique. Lire la suite...

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