Chapitre XLV
Voici la conclusion d’un récit auquel refuseront d’ajouter foi les gens les plus habitués à ne s’étonner de rien. Mais je suis cuirassé d’avance contre l’incrédulité humaine.
Nous fûmes reçus par les pêcheurs stromboliotes avec les égards dus à des naufragés. Ils nous donnèrent des vêtements et des vivres. Après quarante-huit heures d’attente, le 31 août, un petit speronare nous conduisit à Messine, où quelques jours de repos nous remirent de toutes nos fatigues. Lire la suite...
Chapitre X
” On a tenté souvent, messieurs, de s’élever ou de descendre à volonté, sans perdre le gaz ou le lest d’un ballon. Un aéronaute français, M. Meunier, voulait atteindre ce but en comprimant de l’air dans une capacité intérieure. Un Belge, M. le docteur van Hecke, au moyen d’ailes et de palettes, déployait une force verticale qui eût été insuffisante dans la plupart des cas. Les résultats pratiques obtenus par ces divers moyens ont été insignifiants.
” J’ai donc résolu d’aborder la question plus franchement. Et d’abord je supprime complètement le lest, si ce n’est pour les cas de force Lire la suite...
Chapitre XI
Arrivée à Zanzibar. — Le consul anglais. — Mauvaises dispositions des habitants. — L’île Koumbeni. — Les faiseurs de pluie. — Gonflement du ballon. — Départ du 18 avril. — Dernier adieu. — Le Victoria.
Un vent constamment favorable avait hâté la marche du Resolute vers le lieu de sa destination. La navigation du canal de Mozambique fut particulièrement paisible. La traversée maritime faisait bien augurer de la traversée aérienne. Chacun aspirait au moment de l’arrivée, et voulait mettre la dernière main aux préparatifs du docteur Fergusson. Lire la suite...
Chapitre XII
L’air était pur, le vent modéré; le Victoria monta presque perpendiculairement à une hauteur de 1,500 pieds, qui fut indiquée par une dépression de 2 pouces moins 2 lignes dans la colonne barométrique.
À cette élévation, un courant plus marqué porta le ballon vers le sud-ouest. Quel magnifique spectacle se déroulait aux yeux des voyageurs ! L’île de Zanzibar s’offrait tout entière à la vue et se détachait en couleur plus foncée, comme sur un vaste planisphère; les champs prenaient une apparence d’échantillons de diverses couleurs; de gros bouquets d’arbres indiquaient les bois et les taillis. Lire la suite...
Chapitre XIII
La nuit fut paisible; cependant le samedi matin, en se réveillant, Kennedy se plaignit de lassitude et de frissons de fièvre. Le temps changeait; le ciel, couvert de nuages épais, semblait s’approvisionner pour un nouveau déluge. Un triste pays que ce Zungomero, où il pleut continuellement, sauf peut-être pendant une quinzaine de jours du mois de janvier.
Une pluie violente ne tarda pas à assaillir les voyageurs; au-dessous d’eux, les chemins coupés par des “ nullahs “, sortes de torrents momentanés, devenaient impraticables, embarrassés d’ailleurs de buissons épineux et de lianes gigantesques. On saisissait Lire la suite...
Chapitre XIV
Le pays, aride, desséché, fait d’une terre argileuse qui se fendillait à la chaleur, paraissait désert; çà et là, quelques traces de caravanes, des ossements blanchis d’hommes et de bêtes, à demi rongés et confondus dans la même poussière.
Après une demi-heure de marche, Dick et Joe s’enfonçaient dans une forêt de gommiers, l’œil aux aguets et le doigt sur la détente du fusil. On ne savait pas à qui on aurait affaire. Sans être un rifleman, Joe maniait adroitement une arme à feu. Lire la suite...
Chapitre XV
Kazeh, point important de l’Afrique centrale, n’est point une ville; à vrai dire, il n’y a pas de ville à l’intérieur. Kazeh n’est qu’un ensemble de six vastes excavations. Là sont renfermées des cases, des huttes à esclaves, avec de petites cours et de petits jardins, soigneusement cultivés; oignons, patates, aubergines, citrouilles et champignons d’une saveur parfaite y poussent à ravir.
L’Unyamwezy est la terre de la Lune par excellence, le parc fertile et splendide de l’Afrique; au centre se trouve le district de l’Unyanembé, une contrée délicieuse, où vivent paresseusement quelques familles d’Omani, qui sont des Arabes d’origine très pure. Lire la suite...
Chapitre XVI
” Voilà ce que c’est, dit Joe, de faire les Fils de la Lune sans sa permission ! Ce satellite a failli nous jouer là un vilain tour ! Est-ce que, par hasard, mon maître, vous auriez compromis sa réputation par votre médecine ?
— Au fait, dit le chasseur, qu’était ce sultan de Kazeh ?
— Un vieil ivrogne à demi mort, répondit le docteur, et dont la perte ne se fera pas trop vivement sentir. Mais la morale de ceci, c’est que les honneurs sont éphémères, et il ne faut pas trop y prendre goût. Lire la suite...
Chapitre XVII
Vers six heures du matin, le lundi, le soleil s’élevait au-dessus de l’horizon; les nuages se dissipèrent, et un joli vent rafraîchit ces premières lueurs matinales.
La terre, toute parfumée, reparut aux yeux des voyageurs. Le ballon, tournant sur place au milieu des courants opposés, avait à peine dérivé; le docteur, laissant se contracter le gaz, descendit afin de saisir une direction plus septentrionale. Longtemps ses recherches furent vaines; le vent l’entraîna dans l’ouest, jusqu’en vue des célèbres montagnes de la Lune, qui s’arrondissent en Lire la suite...
Chapitre XVIII
Le lendemain, dès cinq heures, commençaient les préparatifs du départ. Joe, avec la hache qu’il avait heureusement retrouvée, brisa les défenses de l’éléphant. Le Victoria, rendu à la liberté, entraîna les voyageurs vers le nord-est avec une vitesse de dix-huit milles.
Le docteur avait soigneusement relevé sa position par la hauteur des étoiles pendant la soirée précédente. Il était par 2° 40’ de latitude au-dessous de l’équateur, soit à cent soixante milles géographiques; il traversa de nombreux villages sans se préoccuper des cris provoqués par son apparition; il prit note de la conformation des Lire la suite...