Après que le milan, manifeste voleur, Eut répandu l’alarme en tout le voisinage, Et fait crier sur lui les enfants du village, Un rossignol tomba dans ses mains par malheur. Le héraut du printemps lui demande la vie. “Aussi bien, que manger en qui n’a que le son? Ecoutez plutôt ma chanson: Je vous raconterai…
Bertrand avec Raton, l’un singe et l’autre chat,
Commensaux d’un logis, avaient un commun maître.
D’animaux malfaisants c’était un très bon plat:
Ils n’y craignaient tous deux aucun, quel qu’il pût être.
Trouvait-on quelque chose au logis de gâté,
L’on ne s’en prenait point aux gens du voisinage:
Bertrand dérobait tout: Raton, de son côté,
Etait moins attentif aux souris qu’au fromage.
Un jour, au coin du feu, nos deux maîtres fripons
Regardaient rôtir des marrons. Lire la suite...
Commensaux d’un logis, avaient un commun maître.
D’animaux malfaisants c’était un très bon plat:
Ils n’y craignaient tous deux aucun, quel qu’il pût être.
Trouvait-on quelque chose au logis de gâté,
L’on ne s’en prenait point aux gens du voisinage:
Bertrand dérobait tout: Raton, de son côté,
Etait moins attentif aux souris qu’au fromage.
Un jour, au coin du feu, nos deux maîtres fripons
Regardaient rôtir des marrons. Lire la suite...
Un homme n’ayant plus ni crédit ni ressource,
Et logeant le diable en sa bourse,
C’est à dire n’y logeant rien,
S’imagina qu’il ferait bien
De se pendre et finir lui-même sa misère,
Puisque aussi bien sans lui la faim le viendrait faire:
Genre de mort qui ne duit pas
A gens peu curieux de goûter le trépas.
Dans cette intention, une vieille masure
Fut la scène où devait se passer l’aventure.
Et logeant le diable en sa bourse,
C’est à dire n’y logeant rien,
S’imagina qu’il ferait bien
De se pendre et finir lui-même sa misère,
Puisque aussi bien sans lui la faim le viendrait faire:
Genre de mort qui ne duit pas
A gens peu curieux de goûter le trépas.
Dans cette intention, une vieille masure
Fut la scène où devait se passer l’aventure.
Un mari fort amoureux,
Fort amoureux de sa femme,
Bien qu’il fût jouissant se croyait malheureux.
Jamais oeillade de la dame,
Propos flatteur et gracieux,
Mot d’amitié ni doux sourire
Déifiant le pauvre sire,
N’avaient fait soupçonner qu’il fût vraiment chéri.
Je le crois, c’était un mari.
Il ne tint point à l’hyménée
Fort amoureux de sa femme,
Bien qu’il fût jouissant se croyait malheureux.
Jamais oeillade de la dame,
Propos flatteur et gracieux,
Mot d’amitié ni doux sourire
Déifiant le pauvre sire,
N’avaient fait soupçonner qu’il fût vraiment chéri.
Je le crois, c’était un mari.
Il ne tint point à l’hyménée
Le chat et le renard, comme beaux petits saints,
S’en allaient en pèlerinage.
C’étaient deux vrais tartufs, deux archipatelins,
Deux francs patte-pelus qui, des frais du voyage,
Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage,
Le chemin étant long, et partant ennuyeux,
Pour l’accourcir ils disputèrent.
La dispute est d’un grand secours.
Sans elle on dormirait toujours.
Nos pèlerins s’égosillèrent. Lire la suite...
S’en allaient en pèlerinage.
C’étaient deux vrais tartufs, deux archipatelins,
Deux francs patte-pelus qui, des frais du voyage,
Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage,
Le chemin étant long, et partant ennuyeux,
Pour l’accourcir ils disputèrent.
La dispute est d’un grand secours.
Sans elle on dormirait toujours.
Nos pèlerins s’égosillèrent. Lire la suite...
O! combien le péril enrichirait les dieux,
Si nous nous souvenions des voeux qu’il nous fait faire!
Mais le péril passé, l’on ne se souvient guère
De ce qu’on a promis aux Cieux;
On compte seulement ce qu’on doit à la terre.
“Jupiter, dit l’impie, est un bon créancier;
Il ne se sert jamais d’huissier.
-Eh! qu’est-ce donc que le tonnerre?
Comment appelez-vous ces avertissements?”
Un passager pendant l’orage, Lire la suite...
Si nous nous souvenions des voeux qu’il nous fait faire!
Mais le péril passé, l’on ne se souvient guère
De ce qu’on a promis aux Cieux;
On compte seulement ce qu’on doit à la terre.
“Jupiter, dit l’impie, est un bon créancier;
Il ne se sert jamais d’huissier.
-Eh! qu’est-ce donc que le tonnerre?
Comment appelez-vous ces avertissements?”
Un passager pendant l’orage, Lire la suite...
C’est du séjour des dieux que les abeilles viennent.
Les premières, dit-on, s’en allèrent loger
Au mon Hymette, et se gorger
Des trésors qu’en ce lieu les zéphyrs entretiennent.
Quand on eut des palais de ces filles du ciel
Enlevé l’ambroisie en leurs chambres enclose,
Ou, pour dire en français la chose,
Après que les ruches sans miel
N’eurent plus que la cire, on fit mainte bougie;
Maint cierge aussi fut façonné. Lire la suite...
Les premières, dit-on, s’en allèrent loger
Au mon Hymette, et se gorger
Des trésors qu’en ce lieu les zéphyrs entretiennent.
Quand on eut des palais de ces filles du ciel
Enlevé l’ambroisie en leurs chambres enclose,
Ou, pour dire en français la chose,
Après que les ruches sans miel
N’eurent plus que la cire, on fit mainte bougie;
Maint cierge aussi fut façonné. Lire la suite...
Je ne vois point de créature
Se comporter modérément.
Il est certain tempérament
Que le maître de la nature
Veut que l’on garde en tout. Le fait-on? nullement.
Soit en bien, soit en mal, cela n’arrive guère.
Le blé, riche présent de la blonde Céres,
Trop touffu bien souvent, épuise les guérets:
En superfluités s’épandant d’ordinaire,
Et poussant trop abondamment,
Se comporter modérément.
Il est certain tempérament
Que le maître de la nature
Veut que l’on garde en tout. Le fait-on? nullement.
Soit en bien, soit en mal, cela n’arrive guère.
Le blé, riche présent de la blonde Céres,
Trop touffu bien souvent, épuise les guérets:
En superfluités s’épandant d’ordinaire,
Et poussant trop abondamment,
Autrefois carpillon fretin
Eut beau prêcher, il eut beau dire,
On le mit dans la poêle à frire.
Je fis voir que lâcher ce qu’on a dans la main,
Sans espoir de grosse aventure,
Est imprudence toute pure.
Le pêcheur eut raison; carpillon n’eut pas tort:
Chacun dit ce qu’il peut pour défendre sa vie.
Maintenant, il faut que j’appuie
Ce que j’avançai lors, de quelque trait encor. Lire la suite...
Eut beau prêcher, il eut beau dire,
On le mit dans la poêle à frire.
Je fis voir que lâcher ce qu’on a dans la main,
Sans espoir de grosse aventure,
Est imprudence toute pure.
Le pêcheur eut raison; carpillon n’eut pas tort:
Chacun dit ce qu’il peut pour défendre sa vie.
Maintenant, il faut que j’appuie
Ce que j’avançai lors, de quelque trait encor. Lire la suite...
Un jour deux pèlerins sur le sable rencontrent
Une huître, que le flot y venait d’apporter:
Ils l’avalent des yeux, du doigt ils se la montrent;
A l’égard de la dent il fallut contester.
L’un se baissait déjà pour amasser la proie;
L’autre le pousse et dit:” Il est bon de savoir
Qui de nous en aura la joie.
Celui qui le premier a pu l’apercevoir
En sera le gobeur; l’autre le verra faire.
– Si par là l’on juge l’affaire, Lire la suite...
Une huître, que le flot y venait d’apporter:
Ils l’avalent des yeux, du doigt ils se la montrent;
A l’égard de la dent il fallut contester.
L’un se baissait déjà pour amasser la proie;
L’autre le pousse et dit:” Il est bon de savoir
Qui de nous en aura la joie.
Celui qui le premier a pu l’apercevoir
En sera le gobeur; l’autre le verra faire.
– Si par là l’on juge l’affaire, Lire la suite...