Mère lionne avait perdu son faon:
Un chasseur l’avait pris. La pauvre infortunée
Poussait un tel rugissement
Que tout la forêt était inportunée.
La nuit ni son obscurité,
Son silence et ses autres charmes,
De la reine des bois n’arrêtaient les vacarmes:
Nul animal n’était du sommeil visité.
L’ourse enfin lui dit:” Ma commère,
Un mot sans plus: tous les enfants
Qui sont passés entre vos dents
N’avaient-ils ni père ni mère?
Un chasseur l’avait pris. La pauvre infortunée
Poussait un tel rugissement
Que tout la forêt était inportunée.
La nuit ni son obscurité,
Son silence et ses autres charmes,
De la reine des bois n’arrêtaient les vacarmes:
Nul animal n’était du sommeil visité.
L’ourse enfin lui dit:” Ma commère,
Un mot sans plus: tous les enfants
Qui sont passés entre vos dents
N’avaient-ils ni père ni mère?
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire.
Je n’en veux pour témoin qu’Hercule et ses travaux.
Ce dieu n’a guère de rivaux;
J’en vois peu dans la fable, encor moins dans l’Histoire.
En voici pourtant un, que de vieux talismans
Firent chercher fortune au pays des romans.
Il voyageait de compagnie.
Son camarade et lui trouvèrent un poteau
Ayant au haut cet écriteau:
” Seigneur aventurier, s’il te prend quelque envie
” De voir ce que n’a vu nul chevalier errant,
” Tu n’as qu’à passer ce torrent;
” Puis, prenant dans tes bras un éléphant de pierre Lire la suite...
Je n’en veux pour témoin qu’Hercule et ses travaux.
Ce dieu n’a guère de rivaux;
J’en vois peu dans la fable, encor moins dans l’Histoire.
En voici pourtant un, que de vieux talismans
Firent chercher fortune au pays des romans.
Il voyageait de compagnie.
Son camarade et lui trouvèrent un poteau
Ayant au haut cet écriteau:
” Seigneur aventurier, s’il te prend quelque envie
” De voir ce que n’a vu nul chevalier errant,
” Tu n’as qu’à passer ce torrent;
” Puis, prenant dans tes bras un éléphant de pierre Lire la suite...
Deux perroquets, l’un père et l’autre fils,
Du rôt d’un roi faisaient leur ordinaire;
Deux demi-dieux, l’un fils et l’autre père,
De ces oiseaux faisaient leurs favoris.
L’âge liait une amitié sincère
Entre ces gens: les deux pères s’aimaient;
Les deux enfants, malgré leur cœur frivole,
L’un avec l’autre aussi s’accoutumaient,
Nourris ensemble, et compagnons d’école.
C’était beaucoup d’honneur au jeune perroquet,
Car l’enfant était prince, et son père monarque. Lire la suite...
Du rôt d’un roi faisaient leur ordinaire;
Deux demi-dieux, l’un fils et l’autre père,
De ces oiseaux faisaient leurs favoris.
L’âge liait une amitié sincère
Entre ces gens: les deux pères s’aimaient;
Les deux enfants, malgré leur cœur frivole,
L’un avec l’autre aussi s’accoutumaient,
Nourris ensemble, et compagnons d’école.
C’était beaucoup d’honneur au jeune perroquet,
Car l’enfant était prince, et son père monarque. Lire la suite...
Tircis, qui pour la seule Annette
Faisait raisonner les accords
D’une voix et d’une musette
Capables de toucher les morts,
Chantait un jour le long des bords
D’une onde arrosant les prairies
Dont Zéphire habitait les campagnes fleuries.
Annette cependant à la ligne pêchait;
Mais nul poisson ne s’approchait:
La bergère perdait ses peines.
Le berger, qui, par ses chansons,
Eût attiré des inhumaines,
Crut, et crut mal, attirer des poissons. Lire la suite...
Faisait raisonner les accords
D’une voix et d’une musette
Capables de toucher les morts,
Chantait un jour le long des bords
D’une onde arrosant les prairies
Dont Zéphire habitait les campagnes fleuries.
Annette cependant à la ligne pêchait;
Mais nul poisson ne s’approchait:
La bergère perdait ses peines.
Le berger, qui, par ses chansons,
Eût attiré des inhumaines,
Crut, et crut mal, attirer des poissons. Lire la suite...
Auteurs écrivains 17ème siècle / Biographie / Citations Jean de la Fontaine / Fables Jean de la Fontaine
Jean De la Fontaine
Jean de La Fontaine est un poète qui vivait sous le règne de Louis XIV , Jean De La Fontaine est célèbre pour ses fables.
Jean de La Fontaine
Les fables de la Fontaine, les plus connus sont
C’est ainsi que ma muse, aux abords d’une onde pure
Traduisait en langue des Dieux
Tout ce que disent sous les cieux
Tant d’êtres empruntant la voix de la nature.
Trucheman de peuples divers,
Je les faisais servir d’acteurs en mon ouvrage;
Car tout parle dans l’univers;
Il n’est rien qui n’ait son langage:
Plus éloquents chez eux qu’ils ne sont dans mes vers,
Si ceux que j’introduis me trouvent peu fidèle, Lire la suite...
Traduisait en langue des Dieux
Tout ce que disent sous les cieux
Tant d’êtres empruntant la voix de la nature.
Trucheman de peuples divers,
Je les faisais servir d’acteurs en mon ouvrage;
Car tout parle dans l’univers;
Il n’est rien qui n’ait son langage:
Plus éloquents chez eux qu’ils ne sont dans mes vers,
Si ceux que j’introduis me trouvent peu fidèle, Lire la suite...
Je ne puis employer, pour mes fables, de protection qui me soit plus glorieuse que la vôtre. Ce goût exquis et ce jugement si
solide que vous faites paraître dans toutes choses au-delà d’un âge où à peine les
autres princes sont-ils touchés de ce qui les environne avec le plus d’éclat; tout cela
joint au devoir de vous obéir et à la passion de vous plaire, m’a obligé de vous
présenter un ouvrage dont l’original a été l’admiration de tous les siècles ainsi que
celle de tous les sages.
Vous m’avez même ordonné de continuer; et si vous me permettez
de le dire, il y a des sujets dont je vous suis redevable, et vous avez jeté des grâces
qui ont été admirées de tout le monde. Nous n’avons plus besoin de consulter ni Apollon Lire la suite...
solide que vous faites paraître dans toutes choses au-delà d’un âge où à peine les
autres princes sont-ils touchés de ce qui les environne avec le plus d’éclat; tout cela
joint au devoir de vous obéir et à la passion de vous plaire, m’a obligé de vous
présenter un ouvrage dont l’original a été l’admiration de tous les siècles ainsi que
celle de tous les sages.
Vous m’avez même ordonné de continuer; et si vous me permettez
de le dire, il y a des sujets dont je vous suis redevable, et vous avez jeté des grâces
qui ont été admirées de tout le monde. Nous n’avons plus besoin de consulter ni Apollon Lire la suite...
Maître corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître renard par l’odeur alléché ,
Lui tint à peu près ce langage :
Et bonjour Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois»
Le chêne un jour dit au roseau :
“Vous avez bien sujet d’accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent qui d’aventure fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête.
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr.
Encore si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
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“Vous avez bien sujet d’accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent qui d’aventure fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête.
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr.
Encore si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
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Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but. – Sitôt ? Etes-vous sage ?
Repartit l’animal léger.
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d’ellébore.
– Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux : Lire la suite...
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point
Sitôt que moi ce but. – Sitôt ? Etes-vous sage ?
Repartit l’animal léger.
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d’ellébore.
– Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux : Lire la suite...