Par des vœux importuns nous fatiguons les dieux,
Souvent pour des sujets même indignes des hommes:
Il semble que le Ciel sur tous tant que nous sommes
Soit obligé d’avoir incessamment les yeux,
Et que le plus petit de la race mortelle,
A chaque pas qu’il fait, à chaque bagatelle,
Doive intriguer l’Olympe et tous ses citoyens
Comme s’il s’agissait des Grecs et des Troyens.
Un sot, par une puce eut l’épaule mordue;
Dans les plis de ses draps elle alla se loger.
Souvent pour des sujets même indignes des hommes:
Il semble que le Ciel sur tous tant que nous sommes
Soit obligé d’avoir incessamment les yeux,
Et que le plus petit de la race mortelle,
A chaque pas qu’il fait, à chaque bagatelle,
Doive intriguer l’Olympe et tous ses citoyens
Comme s’il s’agissait des Grecs et des Troyens.
Un sot, par une puce eut l’épaule mordue;
Dans les plis de ses draps elle alla se loger.
La qualité d’ambassadeur
Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires?
Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères
S’ils osent quelquefois prendre un air de grandeur,
Seront-ils point traités par vous de téméraires?
Vous avez bien d’autres affaires
A démêler que les débats
Du lapin et de la belette.
Lisez-les, ne les lisez pas;
Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires?
Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères
S’ils osent quelquefois prendre un air de grandeur,
Seront-ils point traités par vous de téméraires?
Vous avez bien d’autres affaires
A démêler que les débats
Du lapin et de la belette.
Lisez-les, ne les lisez pas;
Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir :
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
Son voisin au contraire, étant tout cousu d’or,
Chantait peu, dormait moins encor.
C’était un homme de finance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l’éveillait,
Et le Financier se plaignait,
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
Son voisin au contraire, étant tout cousu d’or,
Chantait peu, dormait moins encor.
C’était un homme de finance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l’éveillait,
Et le Financier se plaignait,
La Mort ne surprend point le sage ;
Il est toujours prêt à partir,
S’étant su lui-même avertir
Du temps où l’on se doit résoudre à ce passage.
Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
Qu’on le partage en jours, en heures, en moments,
Il n’en est point qu’il ne comprenne
Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ;
Et le premier instant où les enfants des rois
Il est toujours prêt à partir,
S’étant su lui-même avertir
Du temps où l’on se doit résoudre à ce passage.
Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
Qu’on le partage en jours, en heures, en moments,
Il n’en est point qu’il ne comprenne
Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ;
Et le premier instant où les enfants des rois
Pendant qu’un philosophe assure
Que toujours par leurs sens les hommes sont dupés,
Un autre philosophe jure
Qu’ils ne nous ont jamais trompés.
Tous les deux ont raison; et la philosophie
Dit vrai, quand elle dit que les sens tromperont,
Mais que sur leur rapport les hommes jugeront;
Mais aussi, si l’on rectifie
L’image de l’objet sur son éloignement,
Sur le milieu qui l’environne, Lire la suite...
Que toujours par leurs sens les hommes sont dupés,
Un autre philosophe jure
Qu’ils ne nous ont jamais trompés.
Tous les deux ont raison; et la philosophie
Dit vrai, quand elle dit que les sens tromperont,
Mais que sur leur rapport les hommes jugeront;
Mais aussi, si l’on rectifie
L’image de l’objet sur son éloignement,
Sur le milieu qui l’environne, Lire la suite...
Le serpent a deux parties
Du genre humain ennemies,
Tête et queue; et toutes deux
Ont acquis un nom fameux
Auprès des Parques cruelles:
Si bien qu’autrefois entre elles
Il survint de grands débats
Pour le pas.
La tête avait toujours marché devant la queue.
La queue au Ciel se plaignit, Lire la suite...
Du genre humain ennemies,
Tête et queue; et toutes deux
Ont acquis un nom fameux
Auprès des Parques cruelles:
Si bien qu’autrefois entre elles
Il survint de grands débats
Pour le pas.
La tête avait toujours marché devant la queue.
La queue au Ciel se plaignit, Lire la suite...
Du palais d’un jeune lapin
Dame belette, un beau matin,
S’empara: c’est une rusée.
Le maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates, un jour
Qu’il était allé faire à l’aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu’il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Jeannot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La belette avait mis le nez à la fenêtre. Lire la suite...
Dame belette, un beau matin,
S’empara: c’est une rusée.
Le maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates, un jour
Qu’il était allé faire à l’aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu’il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Jeannot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La belette avait mis le nez à la fenêtre. Lire la suite...
C’est souvent du hasard que naît l’opinion,
Et c’est l’opinion qui fait toujours la vogue.
Je pourrais fonder ce prologue
Sur gens de tous états: tout est prévention,
Cabale, entêtement; point ou peu de justice:
C’est un torrent; qu’y faire? Il faut qu’il ait son cours:
Cela fut et sera toujours.
Une femme, à Paris, faisait la pythonisse:
On l’allait consulter sur chaque événement;
Perdait-on un chiffon, avait-on un amant, Lire la suite...
Et c’est l’opinion qui fait toujours la vogue.
Je pourrais fonder ce prologue
Sur gens de tous états: tout est prévention,
Cabale, entêtement; point ou peu de justice:
C’est un torrent; qu’y faire? Il faut qu’il ait son cours:
Cela fut et sera toujours.
Une femme, à Paris, faisait la pythonisse:
On l’allait consulter sur chaque événement;
Perdait-on un chiffon, avait-on un amant, Lire la suite...
L’ Ingratitude et l’Injustice des Hommes envers la Fortune
Un trafiquant sur mer, par bonheur, s’enrichit.
Il triompha des vents pendant plus d’un voyage:
Gouffre, banc, ni rocher n’exigea de péage
D’aucun de ses ballots; le sort s’en affranchit.
Sur tous ses compagnons Atropos et Neptune
Recueillirent leur droit, tandis que la Fortune
Prenait soin d’amener son marchand à bon port.
Facteurs, associés, chacun lui fut fidèle.
Il vendit son tabac, son sucre, sa canelle, Lire la suite...
Un trafiquant sur mer, par bonheur, s’enrichit.
Il triompha des vents pendant plus d’un voyage:
Gouffre, banc, ni rocher n’exigea de péage
D’aucun de ses ballots; le sort s’en affranchit.
Sur tous ses compagnons Atropos et Neptune
Recueillirent leur droit, tandis que la Fortune
Prenait soin d’amener son marchand à bon port.
Facteurs, associés, chacun lui fut fidèle.
Il vendit son tabac, son sucre, sa canelle, Lire la suite...
Deux Coqs vivaient en paix : une Poule survint,
Et voilà la guerre allumée.
Amour, tu perdis Troie ; et c’est de toi que vint
Cette querelle envenimée,
Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint.
Longtemps entre nos Coqs le combat se maintint :
Le bruit s’en répandit par tout le voisinage.
La gent qui porte crête au spectacle accourut.
Plus d’une Hélène au beau plumage
Fut le prix du vainqueur ; le vaincu disparut.
Et voilà la guerre allumée.
Amour, tu perdis Troie ; et c’est de toi que vint
Cette querelle envenimée,
Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint.
Longtemps entre nos Coqs le combat se maintint :
Le bruit s’en répandit par tout le voisinage.
La gent qui porte crête au spectacle accourut.
Plus d’une Hélène au beau plumage
Fut le prix du vainqueur ; le vaincu disparut.