Esope conte qu’un manant,
Charitable autant que peu sage,
Un jour d’hiver se promenant
A l’entour de son héritage,
Aperçut un serpent sur la neige étendu,
Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
N’ayant pas à vivre un quart d’heure.
Le villageois le prend, l’emporte en sa demeure;
Et, sans considérer quel sera le loyer
D’une action de ce mérite, Lire la suite...
Charitable autant que peu sage,
Un jour d’hiver se promenant
A l’entour de son héritage,
Aperçut un serpent sur la neige étendu,
Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
N’ayant pas à vivre un quart d’heure.
Le villageois le prend, l’emporte en sa demeure;
Et, sans considérer quel sera le loyer
D’une action de ce mérite, Lire la suite...
Aux noces d’un tyran tout le peuple en liesse
Noyait son souci dans les pots.
Ésope seul trouvait que les gens étaient sots
De témoigner tant d’allégresse.
Le Soleil, disait-il, eut dessein autrefois
De songer à l’hyménée.
Aussitôt on ouït, d’une commune voix,
Se plaindre de leur destinée
Les citoyennes des étangs.
«Que ferons-nous, s’il lui vient des enfants? Lire la suite...
Noyait son souci dans les pots.
Ésope seul trouvait que les gens étaient sots
De témoigner tant d’allégresse.
Le Soleil, disait-il, eut dessein autrefois
De songer à l’hyménée.
Aussitôt on ouït, d’une commune voix,
Se plaindre de leur destinée
Les citoyennes des étangs.
«Que ferons-nous, s’il lui vient des enfants? Lire la suite...
L’âne d’un jardinier se plaignait au destin
De ce qu’on le faisait lever devant l’aurore.
« Les coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin ;
Je suis plus matineux encore.
Et pourquoi ? pour porter des herbes au marché.
Belle nécessité d’interrompre mon somme ! »
Le Sort, de sa plainte touché,
Lui donne un autre maître ; et l’animal de somme
Passe du jardinier aux mains d’un corroyeur.
La pesanteur des peaux, et leur mauvaise odeur Lire la suite...
De ce qu’on le faisait lever devant l’aurore.
« Les coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin ;
Je suis plus matineux encore.
Et pourquoi ? pour porter des herbes au marché.
Belle nécessité d’interrompre mon somme ! »
Le Sort, de sa plainte touché,
Lui donne un autre maître ; et l’animal de somme
Passe du jardinier aux mains d’un corroyeur.
La pesanteur des peaux, et leur mauvaise odeur Lire la suite...
Dans le cristal d’une fontaine
Un cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu’avecque peine,
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l’objet se perdre dans les eaux.
«Quelle proportion de mes pieds à ma tête?
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte;
Mes pieds ne me font point d’honneur.» Lire la suite...
Un cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu’avecque peine,
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l’objet se perdre dans les eaux.
«Quelle proportion de mes pieds à ma tête?
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte;
Mes pieds ne me font point d’honneur.» Lire la suite...
Un Vieillard sur son Ane aperçut en passant
Un Pré plein d’herbe et fleurissant.
Il y lâche sa bête, et le Grison se rue
Au travers de l’herbe menue,
Se vautrant, grattant, et frottant,
Gambadant, chantant et broutant,
Et faisant mainte place nette.
L’ennemi vient sur l’entrefaite :
Fuyons, dit alors le Vieillard.
– Pourquoi ? répondit le paillard. Lire la suite...
Un Pré plein d’herbe et fleurissant.
Il y lâche sa bête, et le Grison se rue
Au travers de l’herbe menue,
Se vautrant, grattant, et frottant,
Gambadant, chantant et broutant,
Et faisant mainte place nette.
L’ennemi vient sur l’entrefaite :
Fuyons, dit alors le Vieillard.
– Pourquoi ? répondit le paillard. Lire la suite...
Le mulet d’un prélat se piquait de noblesse,
Et ne parlait incessamment
Que de sa mère la jument,
Dont il contait mainte prouesse :
Elle avait fait ceci, puis avait été là.
Son fils prétendait pour cela
Qu’on le dût mettre dans l’Histoire.
Il eût cru s’abaisser servant un médecin.
Étant devenu vieux, on le mit au moulin :
Son père l’âne alors lui revint en mémoire. Lire la suite...
Et ne parlait incessamment
Que de sa mère la jument,
Dont il contait mainte prouesse :
Elle avait fait ceci, puis avait été là.
Son fils prétendait pour cela
Qu’on le dût mettre dans l’Histoire.
Il eût cru s’abaisser servant un médecin.
Étant devenu vieux, on le mit au moulin :
Son père l’âne alors lui revint en mémoire. Lire la suite...
Les animaux, au décès d’un lion,
En son vivant prince de la contrée,
Pour faire un roi s’assemblèrent, dit-on.
De son étui la couronne est tirée :
Dans une chartre un dragon la gardait.
Il se trouva que, sur tous essayée,
A pas un d’eux elle ne convenait :
Plusieurs avaient la tête trop menue,
Aucuns trop grosse, aucuns même cornue.
Le singe aussi fit l’épreuve en riant; Lire la suite...
En son vivant prince de la contrée,
Pour faire un roi s’assemblèrent, dit-on.
De son étui la couronne est tirée :
Dans une chartre un dragon la gardait.
Il se trouva que, sur tous essayée,
A pas un d’eux elle ne convenait :
Plusieurs avaient la tête trop menue,
Aucuns trop grosse, aucuns même cornue.
Le singe aussi fit l’épreuve en riant; Lire la suite...
Un souriceau tout jeune, et qui n’avait rien vu,
Fut presque pris au dépourvu.
Voici comme il conta l’aventure à sa mère :
«J’avais franchi les monts qui bornent cet État
Et trottais comme un jeune rat
Qui cherche à se donner carrière,
Lorsque deux animaux m’ont arrêté les yeux :
L’un doux, bénin et gracieux,
Et l’autre turbulent et plein d’inquiétude ;
Il a la voix perçante et rude, Lire la suite...
Fut presque pris au dépourvu.
Voici comme il conta l’aventure à sa mère :
«J’avais franchi les monts qui bornent cet État
Et trottais comme un jeune rat
Qui cherche à se donner carrière,
Lorsque deux animaux m’ont arrêté les yeux :
L’un doux, bénin et gracieux,
Et l’autre turbulent et plein d’inquiétude ;
Il a la voix perçante et rude, Lire la suite...
Jupiter eut jadis une ferme à donner.
Mercure en fit l’annonce, et gens se présentèrent,
Firent des offres, écoutèrent :
Ce ne fut pas sans bien tourner ;
L’un alléguait que l’héritage
Était frayant et rude, et l’autre un autre si.
Pendant qu’ils marchandaient ainsi,
Un d’eux, le plus hardi, mais non pas le plus sage,
Promit d’en rendre tant, pourvu que Jupiter
Le laissât disposer de l’air, Lire la suite...
Mercure en fit l’annonce, et gens se présentèrent,
Firent des offres, écoutèrent :
Ce ne fut pas sans bien tourner ;
L’un alléguait que l’héritage
Était frayant et rude, et l’autre un autre si.
Pendant qu’ils marchandaient ainsi,
Un d’eux, le plus hardi, mais non pas le plus sage,
Promit d’en rendre tant, pourvu que Jupiter
Le laissât disposer de l’air, Lire la suite...
Borée et le soleil virent un voyageur
Qui s’était muni par bonheur
Contre le mauvais temps. On entrait dans l’automne,
Quand la précaution aux voyageurs est bonne :
Il pleut, le soleil luit, et l’écharpe d’Iris
Rend ceux qui sortent avertis
Qu’en ces mois le manteau leur est fort nécessaire;
Les Latins les nommaient douteux, pour cette affaire.
Notre homme s’était donc à la pluie attendu :
Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte. Lire la suite...
Qui s’était muni par bonheur
Contre le mauvais temps. On entrait dans l’automne,
Quand la précaution aux voyageurs est bonne :
Il pleut, le soleil luit, et l’écharpe d’Iris
Rend ceux qui sortent avertis
Qu’en ces mois le manteau leur est fort nécessaire;
Les Latins les nommaient douteux, pour cette affaire.
Notre homme s’était donc à la pluie attendu :
Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte. Lire la suite...