Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Lire la suite...
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Lire la suite...
Un malheureux appelait tous les jours
La mort à son secours
“O Mort, lui disait-il, que tu me sembles belle !
Viens vite, viens finir ma fortune cruelle !’
La mort crut, en venant, l’obliger en effet.
Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre.
“Que vois-je ? cria-t-il : ôtez-moi cet objet ;
Qu’il est hideux! que sa rencontre
Me cause d’horreur et d’effroi !
N’approche pas, ô Mort ! ô Mort, retire-toi !”
Mécénas fut un galant homme;
Il a dit quelque part : “Qu’on me rende impotent.
Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en somme
Je vive, c’est assez, je suis plus que content.”
Ne viens jamais, ô Mort; on t’en dit tout autant. Lire la suite...
La mort à son secours
“O Mort, lui disait-il, que tu me sembles belle !
Viens vite, viens finir ma fortune cruelle !’
La mort crut, en venant, l’obliger en effet.
Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre.
“Que vois-je ? cria-t-il : ôtez-moi cet objet ;
Qu’il est hideux! que sa rencontre
Me cause d’horreur et d’effroi !
N’approche pas, ô Mort ! ô Mort, retire-toi !”
Mécénas fut un galant homme;
Il a dit quelque part : “Qu’on me rende impotent.
Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en somme
Je vive, c’est assez, je suis plus que content.”
Ne viens jamais, ô Mort; on t’en dit tout autant. Lire la suite...
On ne peut trop louer trois sortes de personnes :
Les dieux , sa maîtresse et son roi.
Malherbe le disait, j’y souscris, quant à moi :
Ce sont maximes toujours bonnes.
La louange chatouille et gagne les esprits.
Voyons comme les dieux l’ont quelquefois payée.
Simonide avait entrepris
L’éloge d’un athlète ; et la chose essayée,
Il trouva son sujet plein de récits tout nus.
Les parents de l’athlète étaient gens inconnus ;
Son père, un bon bourgeois; lui sans autre mérite ;
Matière infertile et petite.
Les dieux , sa maîtresse et son roi.
Malherbe le disait, j’y souscris, quant à moi :
Ce sont maximes toujours bonnes.
La louange chatouille et gagne les esprits.
Voyons comme les dieux l’ont quelquefois payée.
Simonide avait entrepris
L’éloge d’un athlète ; et la chose essayée,
Il trouva son sujet plein de récits tout nus.
Les parents de l’athlète étaient gens inconnus ;
Son père, un bon bourgeois; lui sans autre mérite ;
Matière infertile et petite.
Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient :
L’un voulait le garder; l’autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième larron
Qui saisit maître Aliboron.
Le Dragon à plusieurs têtes et le dragon à plusieurs queues.
Un envoyé du Grand Seigneur
Préférait, dit l’Histoire, un jour chez l’Empereur
Les forces de son maître à celles de l’Empire.
Un Allemand se mit à dire :
«Notre prince a des dépendants
Qui, de leur chef sont si puissants
Que chacun d’eux pourrait soudoyer une armée.»
Le Chiaoux, homme de sens,
Lui dit : «Je sais par renommée
Ce que chaque Electeur peut de monde fournir ; Lire la suite...
Un envoyé du Grand Seigneur
Préférait, dit l’Histoire, un jour chez l’Empereur
Les forces de son maître à celles de l’Empire.
Un Allemand se mit à dire :
«Notre prince a des dépendants
Qui, de leur chef sont si puissants
Que chacun d’eux pourrait soudoyer une armée.»
Le Chiaoux, homme de sens,
Lui dit : «Je sais par renommée
Ce que chaque Electeur peut de monde fournir ; Lire la suite...
Un homme qui s’aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde :
Il accusait toujours les miroirs d’être faux,
Vivant plus que content dans son erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les conseillers muets dont se servent nos dames :
Miroirs dans les logis, miroirs chez les marchands,
Miroirs aux poches des galands,
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse? Il se va confiner
Aux lieux les plus cachés qu’il peut s’imaginer,
N’osant plus des miroirs éprouver l’aventure. Lire la suite...
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde :
Il accusait toujours les miroirs d’être faux,
Vivant plus que content dans son erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les conseillers muets dont se servent nos dames :
Miroirs dans les logis, miroirs chez les marchands,
Miroirs aux poches des galands,
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse? Il se va confiner
Aux lieux les plus cachés qu’il peut s’imaginer,
N’osant plus des miroirs éprouver l’aventure. Lire la suite...
Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D’une façon fort civile,
A des reliefs d’Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu’un troubla la fête
Pendant qu’ils étaient en train. Lire la suite...
Invita le Rat des champs,
D’une façon fort civile,
A des reliefs d’Ortolans.
Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu’un troubla la fête
Pendant qu’ils étaient en train. Lire la suite...
Une Hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris.
Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu’aux moindres orages,
devant qu’ils fussent éclos,
Les annonçait aux Matelots.
Il arriva qu’au temps que le chanvre se sème,
Elle vit un manant en couvrir maints sillons.
“Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons :
Je vous plains ; car pour moi, dans ce péril extrême,
Je saurai m’éloigner, ou vivre en quelque coin.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Lire la suite...
Avait beaucoup appris.
Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu’aux moindres orages,
devant qu’ils fussent éclos,
Les annonçait aux Matelots.
Il arriva qu’au temps que le chanvre se sème,
Elle vit un manant en couvrir maints sillons.
“Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons :
Je vous plains ; car pour moi, dans ce péril extrême,
Je saurai m’éloigner, ou vivre en quelque coin.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Lire la suite...
Jupiter dit un jour : “Que tout ce qui respire
S’en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur :
Si dans son composé quelqu’un trouve à redire,
Il peut le déclarer sans peur ;
Je mettrai remède à la chose.
Venez, Singe ; parlez le premier, et pour cause.
Voyez ces animaux, faites comparaison
De leurs beautés avec les vôtres.
Etes-vous satisfait? – Moi ? dit-il, pourquoi non ?
N’ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
Mon portrait jusqu’ici ne m’a rien reproché ; Lire la suite...
S’en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur :
Si dans son composé quelqu’un trouve à redire,
Il peut le déclarer sans peur ;
Je mettrai remède à la chose.
Venez, Singe ; parlez le premier, et pour cause.
Voyez ces animaux, faites comparaison
De leurs beautés avec les vôtres.
Etes-vous satisfait? – Moi ? dit-il, pourquoi non ?
N’ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
Mon portrait jusqu’ici ne m’a rien reproché ; Lire la suite...
La Génisse la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion.
La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis,
Avec un fier lion, seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le lion par ses ongles compta,
Et dit: “Nous sommes quatre à partager la proie”.
La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis,
Avec un fier lion, seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le lion par ses ongles compta,
Et dit: “Nous sommes quatre à partager la proie”.