La Douce Bouillie
Une fille, pauvre mais vertueuse et craignant Dieu, vivait seule avec sa vieille mère. Leur misère était devenue si grande qu’elles se voyaient sur le point de mourir de faim.
Dans cette extrémité, la pauvre fille, toujours confiante en Dieu, sortit de leur misérable cabane, et pénétra dans le bois voisin.
Elle ne tarda pas à rencontrer une vieille femme qui, devinant (c’était une fée) la détresse de la jeune fille, lui donna un petit pot, bien précieux vraiment.
— Tu n’auras qu’à prononcer ces trois mots, dit la vieille: “ petit pot, cuis ! ” Il se mettra aussitôt à te faire une douce et excellente bouillie de millet; et quand tu auras dit: “ petit pot, arrête-toi ! ” il s’arrêtera sur-le-champ.
La jeune fille s’empressa d’apporter à sa mère ce pot merveilleux. A partir de ce moment, l’indigence et la faim quittèrent leur humble cabane, et elles purent se régaler de bouillie tout à leur aise.