J'ai du brouillard
Dedans ma tête
Et des crapauds
Qui sautent joyeux
Dans mes artères
Une envie de me taire
Mâtinée du besoin furieux
De dire quelque chose
Pour tuer le temps
J'ai du brouillard
En moi qui ne se dissipera
Sans doute jamais
Brouillard à couper au couteau
Purée de pois
Qu'alourdit un crachin
D'automne finissant
A vous faire froid
Dans le dos
Pour un long moment
J'ai du brouillard
Dans les yeux
Larmes non versées
Par pudeur retenues
Et qui restent accrochées
Sur le bord des paupières
Qu'elles rougissent
Qu'elles rougissent
Comme des marques malvenues
© Jacques Herman – 2007