Voici venu le temps
Des charpentes osseuses
Des tibias que l'on croise
Comme on croise les doigts
En vue d'heures chanceuses
Des fémurs
Des vertèbres
Et des côtes flottantes
Sur la plage partout
Des hommes et des femmes
Pleins d'entrain plantent
Des os longs
Des os courts
Des os plats
Et des os gangrenés
Comme on dressait naguère
Les pieux des brise-lames
Pour maîtriser la mer
Que nos morts dorment en paix
Leur ombre veille sur le reflux des vagues
Comme la mère penchée
Sur le lit de l'enfant
© Jacques Herman – 2007