Ma tête est pleine de sable et d'eau
Avec cette pelle
J'en ferai ce château
Qui se détruit à marée haute
Et dont la vie
Comme la nôtre
Souffre de brièveté
Ma tête est pleine de coquillages
De moules et de couteaux
Et de ces crabes minuscules
Qui lentement circulent
Dans les algues des brise-lames
Qui s'enfoncent dans la mer
Depuis des âges
Ma tête est pleine de souvenirs
Que rien ne saurait effacer
Sans m'écorcher
Ni me détruire
Et que je garde comme les sous
D'un enfant dans sa tirelire
N'en demandez pas davantage
Je me trouve déjà
Tout au bout du rouleau
Et le bout du rouleau
C'est la fin du voyage
© Jacques Herman – 2007