Bien triste métier
Qui consiste les soirs
De pleine lune
A hurler avec les loups
A mêler son désespoir
Aux noirceurs du ciel
Puis à baisser la tête
Pour récolter des sous
Que des passants apitoyés
Laissent tomber
Dans une écuelle
Les dieux sont lâches
Et n’ont d’autre plaisir
Qu’à vous mettre à genoux
Parfois de la brume
Surgit une voix
Qui vous invite à
Changer de trottoir
Dans la grisaille du jour
Vous devinez le pont
Qui enjambe le fleuve
Et retient l’attention
Mais le franchirez-vous
Sans hésitation
Au fond de l’eau parfois
Le limon semble doux
Jacques Herman
2010