Acteur, scénariste, réalisateur, producteur de cinéma et écrivain, Bernard Giraudeau est un artiste Français accompli. Bertrand Tessier le surnomme « Le baroudeur romantique », du titre de la biographie qu’il lui a dédiée et sortie en 2011, soit une année après le décès de l’acteur. Retour sur les pas de cet artiste …
Sa vie dans la Marine nationale
Bernard Giraudeau est le petit-fils d’un cap-hornier et le fils d’un militaire. Son entrée dans la Marine nationale dès l’âge de 16 ans, en 1963, n’a donc rien de surprenant. Il fit ses débuts à l’école des apprentis mécaniciens de la flotte de Toulon en tant qu’arpette pour en sortir matelot breveté et major de sa promotion. De 1965 à 1966, de matelot, il devient quartier-maître et embarque sur le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc puis sur la frégate Duquesne avant de quitter la marine. Il y a toutefois passé sept ans de sa vie avant de se reconvertir en acteur.
De la marine nationale au théâtre
Après avoir fait le tour du monde deux fois à bord de bateaux de la marine, Bernard Giraudeau quitte le monde militaire pour intégrer le monde artistique. Il a commencé par des petits métiers aux Halles puis entre dans une agence de publicité. À 22 ans, il fit la rencontre de la troupe de théâtre itinérante de La Rochelle et décide d’intégrer le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Il y resta de 1971 à 1974, mais ces trois ans lui a permis d’obtenir le premier prix de comédie classique et moderne.
Du théâtre au cinéma
C’est aux côtés de Jean Gabin dans Deux hommes dans la ville que Bernard Giraudeau fit ses premiers pas au cinéma. C’était en 1973 et très vite, il a joué plusieurs grands rôles et au cinéma et au théâtre.
Parmi les films cultes où il a joué, on peut citer La boum en 1980 dans lequel il a interprété le rôle d’Eric Lehman, professeur d’allemand de Vic et amant de sa mère.
D’acteur à réalisateur
Sept ans après La Boum, il se retrouve, pour la première fois, derrière la caméra sans toutefois cesser de jouer son métier d’acteur.
De réalisateur à écrivain
Lorsque le médecin lui diagnostique un cancer en 2000, Bernard Giraudeau revoit ses priorités et réduit ses activités. Il s’est alors orienté vers l’écriture et intègre l’association des « écrivain de marine ». Même s’il vivait ses dernières années de vie, ce parcours fut marqué par le succès fulgurant de ses livres dont :
- Le roman Les Dames de nage qui s’est classé 15e des ventes de roman en France en 2007 et vendu jusqu’à 117 000 exemplaires
- Cher amour publié en 2009 aux éditions Métailié et qui s’est classé 8e des ventes au classement Relay-Relaxnews en juin 2009
C’est grâce à ce livre qu’il s’est vu attribuer le Prix Mac Orlan en 2009. Son état de santé l’a toutefois empêché d’assister à la cérémonie.
La marine toujours très présente
Même s’il a quitté cet univers, la marine a toujours occupée une grande place dans sa vie. Il a ainsi été élu parrain de la promotion 2010 de l’école des mousses qui fut baptisée « Frégate Thétis ». Cette promotion fut la première après la réouverture de l’école en septembre 2009 à la cérémonie de laquelle il a assisté aux côtés du ministre de la Défense Hervé Morin et de l’amoral Pierre-François Forissier, chef d’état-major de la marine.
Sa vie privée
Bernard Giraudeau a été marié à l’actrice Anny Duperey pendant 18 ans et avec qui il a eu deux enfants : Gaël en 1982 et l’actrice Sara Giraudeau en 1985.
Il a été le compagnon de Béatrice Agenin qu’il a rencontré au conservatoire et sa dernière compagne fut Thora Mahdavi-Chalandon.
En avril 2009, l’artiste a été le président de la 23e Nuit des Molières.
À cause de son cancer, Bernard Giraudeau subit une ablation du rein gauche en 2000 puis a souffert d’une métastase au poumon en 2005. La maladie l’a poussé à changer de vie et à se tourner vers la méditation de pleine conscience avec Jon Kabat-Zinn. Il a également apporté son soutien aux malades en soutenant l’Institut Gustave-Roussy et l’Institut Curie.
Après 10 ans de lutte contre le cancer, il meurt à l’hôpital de Georges Pompidou le 17 juillet 2010. Même s’il a aujourd’hui disparu, un « Fonds de dotation Bernard Giraudeau » a été instauré pour continuer son aide auprès des malades du cancer.