La neige fond partout ; plus de lourde avalanche.
Le soleil se prodigue en traits plus éclatants ;
La sève perce l'arbre en bourgeons palpitants
Qui feront sous les fruits, plus tard, plier la branche.
Un vent tiède succède aux farouches autans ;
L'hirondelle est absente encor ; mais en revanche
Des milliers d'oiseaux blancs couvrent la plaine blanche,
Et de leurs cris aigus rappellent le printemps.
Sous l'effluve fécond il faut que tout renaisse…
Avril c'est le réveil, avril c'est la jeunesse.
Mais quand la Poésie ajoute : mois des fleurs –
Il faut bien avouer – nous que trempe l'averse,
Qu'entraîne la débâcle, ou qu'un glaçon renverse –
Que les poètes sont d'aimables persifleurs.