Auxois

Auxois

Sur tes mamelons de verdure,
Tendres et soyeux au crépuscule,
Je vois les draps de la nature
Couvrir tes vastes monticules.
Dans le creux de tes reins fertiles
Les rivières ont rejoint leurs lits
Après l’hiver rude et hostile
Fleurissent les champs de pissenlits.
Derrière les murailles de Semur
Digne capitale de ton terroir
Le vent nous guide sous ton armure

Vers les entrailles de ton histoire.
Dans le doux murmure de tes pierres
Résonne encore un temps de guerre
Celui jadis où sur tes terres
Ton peuple partait croiser le fer.
Tu n’es que coteaux et vallées
L’écrin de tes joyaux agraires
Paysage aux senteurs hâlées
Aux douces courbes séculaires.
Sur le terrain de tes batailles
Là où combattaient les gaulois
Tu préfères voir ton bétail
Brouter à la lisière des bois.
Quand ton héritage nous susurre
Le cri amer de tes supplices
Le chant du coq couvre tes blessures
Au pied de tes fiers édifices.
Derrière les fenêtres de mon gîte
J’observe ton drôle de caractère
Le temps qui défile et s’agite
Sur tes vertes pâtures bocagères.
Face aux contreforts d’Alésia
Sous ces remparts tant convoités
Je fais fleurir les forsythias
En mémoire de ta liberté.

MR Mai 2015.