Arbres qui verdoyez au soleil triomphant,
O fils harmonieux de la bonne nature,
Toujours debout, dressant votre fière stature,
Comment grandirez-vous si rien ne vous défend ?
La hache sur vos troncs retentit, et vous fend,
Et vous tombez au sol, avec un long murmure ;
Un frisson tel agite alors votre ramure
Qu’on entend, grands vaincus, sur vous pleurer le vent.
Loin des tristes cités barbares où nous sommes,
Dans des bois inconnus, hors du regard des hommes,
Beaux arbres, puissiez-vous revivre pour jamais !
Nous n’avons pas assez l’amour des verts feuillages
Pour que, dans les vallons ou sur les clairs sommets,
Vous abritiez nos fronts de vos bras chargés d’âges…
O fils harmonieux de la bonne nature,
Toujours debout, dressant votre fière stature,
Comment grandirez-vous si rien ne vous défend ?
La hache sur vos troncs retentit, et vous fend,
Et vous tombez au sol, avec un long murmure ;
Un frisson tel agite alors votre ramure
Qu’on entend, grands vaincus, sur vous pleurer le vent.
Loin des tristes cités barbares où nous sommes,
Dans des bois inconnus, hors du regard des hommes,
Beaux arbres, puissiez-vous revivre pour jamais !
Nous n’avons pas assez l’amour des verts feuillages
Pour que, dans les vallons ou sur les clairs sommets,
Vous abritiez nos fronts de vos bras chargés d’âges…
Le Miroir Des Jours
Albert Lozeau