Nous marchions dans le sable Ocre rose du temps Mus par l’ardent désir D’enfin nous arrêter Mais cruelles les heures Sur le cadran des jours Ne voulant rien entendre Hurlaient à nos oreilles D’une voix de crécelle L’ordre d’avancer Et nous obéissions Nous rêvions de repos
L’amour ne perdure Qu’à la seule condition De conserver le coeur En perdant la raison Il convient donc dit-il De mourir en partie Préservant l’autre pour La maintenir en vie Il suffirait d’un revolver
Le jardinier d’amour Dépose ses outils A la tombée du jour Les fleurs se détendent Etirent leur tige Agitent leurs pétales Assis sur le chemin De gravier gris Le chat soudain détale Dans le petit étang Les poissons rouges Tremblent de peur
Si les arbres parlaient Pour sûr qu’ils te diraient Des mots plus poétiques Que ceux que je t’écris Je me sens tout petit
Les bruits de l’âme Donnent au coeur Des pigments purs De vraies couleurs Que la bouche traduit En mots par erreur