Argan, Angélique, Toinette
Argan se met dans sa chaise.
Oh çà, ma fille, je vais vous dire une nouvelle, où peut-être ne vous attendez-vous pas. On vous demande en mariage. Qu’est-ce que cela ? Vous riez ? Cela est plaisant oui, ce mot de mariage ! Il n’y a rien de plus drôle pour les jeunes filles. Ah ! nature, nature ! A ce que je puis voir, ma fille, je n’ai que faire de vous demander si vous voulez bien vous marier.
Angélique
Je dois faire, mon père, tout ce qu’il vous plaira de m’ordonner.
Argan
Je suis bien aise d’avoir une fille si obéissante: la chose est donc conclue, et je vous ai promise.
DOM JUAN, SGANARELLE.
DOM JUAN: Quoi qu’il en soit, laissons cela: c’est une bagatelle, et nous pouvons avoir été trompés par un faux jour, ou surpris de quelque vapeur qui nous ait troublé la vue.
SGANARELLE: Eh ! Monsieur, ne cherchez point à démentir ce que nous avons vu des yeux que voilà. Il n’est rien de plus véritable que ce signe de tête; et je ne doute point que le Ciel, scandalisé de votre vie, n’ait produit ce miracle pour vous convaincre, et pour vous retirer de.
DOM JUAN: Écoute. Si tu m’importunes davantage de tes sottes moralités, si tu me dis encore le moindre mot là-dessus, je vais appeler quelqu’un, demander un nerf de bœuf, te faire tenir par trois ou quatre, et te rouer de mille coups. M’entends-tu bien ?
Le Bourgeois gentilhomme par Molière
Monsieur Jourdain, Laquais.
Monsieur Jourdain
Que diable est-ce là ! ils n’ont rien que les grands seigneurs à me reprocher; et moi, je ne vois rien de si beau que de hanter les grands seigneurs: il n’y a qu’honneur et que civilité avec eux, et je voudrais qu’il m’eût coûté deux doigts de la main, et être né comte ou marquis.
Laquais
Monsieur, voici Monsieur le Comte, et une dame qu’il mène par la main.
Lire la suite...
Don Fernand, don Sanche, don Alonse
Don Alonse
C’est assez pour ce soir. Sire, le comte est mort.
Don Diègue, par son fils, a vengé son offense.
Don Fernand
Dès que j’ai vu l’affront, j’ai prévu la vengeance;
Et j’ai voulu dès lors prévenir ce malheur.
Don Alonse
Phèdre par Jean Racine
Phèdre
, seule.
Il sort. Quelle nouvelle a frappé mon oreille !
Quel feu mal étouffé dans mon cœur se réveille !
Quel coup de foudre, ô ciel ! et quel funeste avis !
Je volais tout entière au secours de son fils;
Et m’arrachant des bras d’Œnone épouvantée,
Je cédais au remords dont j’étais tourmentée.
Lire la suite...
J’avais peut-être une petite chance que ça soye pas tout du flan son départ
Phèdre par Jean Racine
Phèdre, Œnone
PHÈDRE
Chère Œnone, sais-tu ce que je viens d’apprendre ?
ŒNONE
Non; mais je viens tremblante, à ne vous point mentir.
J’ai pâli du dessein qui vous a fait sortir;
J’ai craint une fureur a vous-même fatale.
PHÈDRE
Œnone, qui l’eût cru ? j’avais une rivale !
Lire la suite...