Articles by paul


Le goulot de la bouteille, un conte de Hans Christian Andersen
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Le Goulot de la bouteille

Dans une rue étroite et tortueuse, toute bâtie de maisons de piètre apparence, il y en avait une particulièrement misérable, bien qu’elle fût la plus haute; elle était tellement vieille, qu’elle semblait être sur le point de s’écrouler de toutes parts. Il n’y habitait que de pauvres gens; mais la chambre où l’indigence était le plus visible, c’était une mansarde à une seule petite fenêtre, devant laquelle pendait une vieille et mauvaise cage, qui n’avait même pas un vrai godet; en place se trouvait un goulot de bouteille renversé, et fermé par un bouchon, pour retenir l’eau que venait boire un gentil canari. Sans avoir l’air de s’occuper de sa misérable installation, le petit oiseau sautait gaiement de bâton en bâton et fredonnait les airs les plus joyeux.

– Oui, tu peux chanter, toi, dit le goulot.

C’est-à-dire il ne le dit pas tout haut, vu qu’il ne savait pas plus parler que tout autre goulot; mais il le pensait tout bas, comme quand nous autres humains nous nous parlons à nous-mêmes.

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Les amours d'un faux-col, un conte de Hans Christian Andersen
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Les Amours d’un faux-col

Il y avait une fois un élégant cavalier, dont tout le mobilier se composait d’un tire-botte et d’une brosse à cheveux.

Mais il avait le plus beau faux col qu’on eût jamais vu. Ce faux col était parvenu à l’âge où l’on peut raisonnablement penser au mariage; et un jour, par hasard, il se trouva dans le cuvier à lessive en compagnie d’une jarretière. ” Mille boutons ! s’écria-t-il, jamais je n’ai rien vu d’aussi fin et d’aussi gracieux. Oserais-je, mademoiselle, vous demander votre nom ? Que vous importe, répondit la jarretière. Je serais bien heureux de savoir où vous demeurez, ” Mais la jarretière, fort réservée de sa nature, ne jugea pas à propos de répondre à une question si indiscrète.

” Vous êtes, je suppose, une espèce de ceinture ? continua sans se déconcerter le faux col, et je ne crains pas d’affirmer que les qualités les plus utiles sont jointes en vous aux grâces les plus séduisantes. Je vous prie, monsieur, de ne plus me parler, je ne pense pas vous en avoir donné le prétexte en aucune façon. Ah ! mademoiselle, avec une aussi jolie personne que vous, les prétextes ne manquent jamais. On n’a pas besoin de se battre les flancs: on est tout de suite inspiré, entraîné. Veuillez vous éloigner, monsieur, je vous prie, et cesser vos importunités. Mademoiselle, je suis un gentleman, dit fièrement le faux col; je possède un tire-botte et une brosse à cheveux. ”

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La malle volante, un conte de Hans Christian Andersen
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La Malle volante

Il était une fois un marchand, si riche qu’il eût pu paver toute la rue et presque une petite ruelle encore en pièces d’argent, mais il ne le faisait pas. Il savait employer autrement sa fortune et s’il dépensait un skilling’, c’est qu’il savait gagner un daler. Voilà quelle sorte du marchand c’était – et puis, il mourut.

Son fils hérita de tout cet argent et il mena joyeuse vie; il allait chaque nuit au bal masqué, confectionnait des cerfs-volants avec des riksdalers de papier, et faisait des ricochets sur la mer avec des pièces d’or à la place de pierres plates. A ce train, l’argent filait vite… A la fin, le garçon ne possédait plus que quatre shillings et ses seuls vêtements étaient une paire de pantoufles et une vieille robe de chambre.

Ses amis l’abandonnèrent puisqu’il ne pouvait plus se promener avec eux dans la rue. Mais l’un d’entre eux, qui était bon, lui envoya une vieille malle en lui disant: Fais tes paquets !

C’était vite dit, il n’avait rien à mettre dans la malle. Alors, il s’y mit lui-même.

Quelle drôle de malle ! si on appuyait sur la serrure, elle pouvait voler.

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La petite sirène, un conte de Hans Christian Andersen
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La Petite Sirène

Au large dans la mer, l’eau est bleue comme les pétales du plus beau bleuet et transparente comme le plus pur cristal; mais elle est si profonde qu’on ne peut y jeter l’ancre et qu’il faudrait mettre l’une sur l’autre bien des tours d’église pour que la dernière émerge à la surface. Tout en bas, les habitants des ondes ont leur demeure.

Mais n’allez pas croire qu’il n’y a là que des fonds de sable nu blanc, non il y pousse les arbres et les plantes les plus étranges dont les tiges et les feuilles sont si souples qu’elles ondulent au moindre mouvement de l’eau. On dirait qu’elles sont vivantes. Tous les poissons, grands et petits, glissent dans les branches comme ici les oiseaux dans l’air.

A l’endroit le plus profond s’élève le château du Roi de la Mer. Les murs en sont de corail et les hautes fenêtres pointues sont faites de l’ambre le plus transparent, mais le toit est en coquillages qui se ferment ou s’ouvrent au passage des courants. L’effet en est féerique car dans chaque coquillage il y a des perles brillantes dont une seule serait un ornement splendide sur la couronne d’une reine.

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Le bonhomme de neige, un conte de Hans Christian Andersen
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Le Bonhomme de neige

Quel beau froid il fait aujourd’hui ! dit le Bonhomme de neige. Tout mon corps en craque de plaisir. Et ce vent cinglant, comme il vous fouette agréablement ! Puis, de l’autre côté, ce globe de feu qui me regarde tout béat !

Il voulait parler du soleil qui disparaissait à ce moment.

– Oh ! il a beau faire, il ne m’éblouira pas ! Je ne lâcherai pas encore mes deux escarboucles.

Il avait, en effet, au lieu d’yeux, deux gros morceaux de charbon de terre brillant et sa bouche était faite d’un vieux râteau, de telle façon qu’on voyait toutes ses dents. Le bonhomme de neige était né au milieu des cris de joie des enfants.

Le soleil se coucha, la pleine lune monta dans le ciel; ronde, et grosse, claire et belle, elle brillait au noir firmament.

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Une semaine du petit elfe Ferme-l'oeil, un conte de Hans Christian Andersen
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Une Semaine du petit elfe Ferme-l’œil

Dans le monde entier, il n’est personne qui sache autant d’histoires que Ole Ferme-l’œil. Lui, il sait raconter…

Vers le soir, quand les enfants sont assis sagement à table ou sur leur petit tabouret, Ole Ferme-l’œil arrive, il monte sans bruit l’escalier – il marche sur ses bas – il ouvre doucement la porte et pfutt ! il jette du lait doux dans les yeux des enfants, un peu seulement, mais assez cependant pour qu’ils ne puissent plus tenir les yeux ouverts ni par conséquent le voir; il se glisse juste derrière eux et leur souffle dans la nuque, alors leur tête devient lourde, lourde – mais ça ne fait aucun mal, car Ole Ferme-l’œil ne veut que du bien aux enfants – il veut seulement qu’ils se tiennent tranquilles, et ils le sont surtout quand on les a mis au lit.

Quand les enfants dorment, Ole Ferme-l’œil s’assied sur leur lit. Il est bien habillé, son habit est de soie, mais il est impossible d’en dire la couleur, il semble vert, rouge ou bleu selon qu’il se tourne, il tient un parapluie sous chaque bras, l’un décoré d’images et celui-là il l’ouvre au-dessus des enfants sages qui

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Le Papillon

Le papillon veut se marier et, comme vous le pensez bien, il prétend choisir une fleur jolie entre toutes les fleurs. Elles sont en grand nombre et le choix dans une telle quantité est embarrassant. Le papillon vole tout droit vers les pâquerettes. C’est une petite fleur que les Français nomment aussi marguerite. Lorsque les amoureux arrachent ses feuilles, à chaque feuille arrachée ils demandent:

– M’aime-t-il ou m’aime-t-elle un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout ? La réponse de la dernière feuille est la bonne. Le papillon l’interroge:

– Chère dame Marguerite, dit-il, vous êtes la plus avisée de toutes les fleurs. Dites-moi, je vous prie, si je dois épouser celle-ci ou celle-là.

La marguerite ne daigna pas lui répondre. Elle était mécontente de ce qu’il l’avait appelée dame, alors qu’elle était encore demoiselle, ce qui n’est pas du tout la même chose. Il renouvela deux fois sa question, et, lorsqu’il vit qu’elle gardait le silence, il partit pour aller faire sa cour ailleurs. On était aux premiers jours du printemps. Les crocus et les perce-neige fleurissaient à l’entour.

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Le soleil raconte, un conte de Hans Christian Andersen
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Le Soleil raconte

Maintenant, c’est moi qui raconte ! dit le vent.

– Non, si vous permettez, protesta la pluie, c’est mon tour à présent ! Cela fait des heures que vous êtes posté au coin de la rue en train de souffler de votre mieux.

– Quelle ingratitude ! soupira le vent. En votre honneur, je retourne les parapluies, j’en casse même plusieurs et vous me brusquez ainsi !

– C’est moi qui raconte, dit le rayon de soleil. Il s’exprima si fougueusement et en même temps avec tant de noblesse que le vent se coucha et cessa de mugir et de grogner; la pluie le secoua en rouspétant: “Est-ce que nous devons nous laisser faire ! Il nous suit tout le temps. Nous n’allons tout de même pas l’écouter. Cela n’en vaut pas la peine. ” Mais le rayon de soleil raconta:

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La fée du sureau, un conte de Hans Christian Andersen
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La Fée du sureau

Il y avait une fois un petit garçon enrhumé; il avait eu les pieds mouillés. Où ça ? Nul n’aurait su le dire, le temps étant tout à fait au sec.

Sa mère le déshabilla, le mit au lit et apporta la bouilloire pour lui faire une bonne tasse de tisane de sureau cela réchauffe ! Au même instant, la porte s’ouvrit et le vieux monsieur si amusant qui habitait tout en haut de là maison entra. Il vivait tout seul n’ayant ni femme ni enfants, mais il adorait tous les enfants et savait raconter tant de contes et d’histoires pour leur faire plaisir

– Bois ta tisane, dit la mère, et peut-être monsieur te dira-t-il un conte.

– Si seulement j’en connaissais un nouveau, dit le vieux monsieur en souriant doucement. Mais où donc le petit s’est-il mouillé les pieds ?

– Ah ! ça, dit la mère, je me le demande…

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Le jardinier et ses maîtres, un conte de Hans Christian Andersen
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Le Jardinier et ses maîtres

A une petite lieue de la capitale se trouvait un château; ses murailles étaient épaisses; ses tours avaient des créneaux et des toits pointus. C’était un ancien et superbe château. Là résidait, mais pendant l’été seulement, une noble et riche famille. De tous les domaines qu’elle possédait, ce château était la perle et le joyau.

On l’avait récemment restauré extérieurement, orné et décoré si bien qu’il brillait d’une nouvelle jeunesse. A l’intérieur régnait le confortable joint à l’agréable; rien n’y laissait à désirer. Au-dessus de la grande porte était sculpté le blason de la famille. De magnifiques guirlandes de roses ciselées dans la pierre entouraient les animaux fantastiques des armoiries.

Devant le château s’étendait une vaste pelouse. On y voyait, s’élançant au milieu du vert gazon, des bouquets d’aubépine rouge, d’épine blanche, des parterres de fleurs rares, sans parler des merveilles que renfermait une grande serre bien entretenue. La noble famille possédait un fameux jardinier; aussi était-ce un plaisir de parcourir le jardin aux fleurs, le verger, le potager.

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