Lorsque le doute assassin
S’insurge en tumeur
Et glisse en malin
Tout en douceur
Vers le beau rêve cultivé
Au fin fond des pensées
Le rêve pur chancelle
Pour me semer dans le cœur
Ce germe de bonheur.
Je l’arrose de mots doux
Et parfois de mes pleurs.
Le germe se fait tige
Et il lui pousse des feuilles…
J’ai eu le vertige
Irrigué par mes artères
Au beau milieu du cœur
Du cratère
Ton amour est ainsi
Graine de vie fleurissant
Nourrie par mon sang
Par mon âme en fusion
Abdique ma volonté
Et je me soumets.
Lorsque ta voix glisse
Son timbre liquide en moi
Et que, chaude, elle tisse
Son chemin d’émoi
Je suis à tes pieds.
Ils s’enchevêtrent en non-sens
Dès que je les tisse pour lui.
Les mots, mon territoire
Mon vrai miroir
Me disent qu’ils abdiquent
Pas assez physiques
Pour me refléter !
Venez par ici
M’arroser le cœur
Qu’il y pousse des fleurs
Monsieur le vent soufflez vos airs fervents
Sur ma coupe pleine
Allégeant mes peines
Dans le miroir d’une goutte de pluie.
Elle sursauta , pleura et dit :
« Moi, la sanguine coccinelle
Je me croyais très belle
Mais ces points noirs partout
Ne m’embellissent pas du tout !
Abdique ma volonté
Et je me soumets.
Lorsque ta voix glisse
Son timbre liquide en moi
Et que, chaude, elle tisse
Et nourrie de mes émois
Et quand tu as vu le jour
Mon lait a eu un goût d’amour
Puis, tu as poussé, belle plante
Ouverte à toutes les attentes
Te voilà aujourd’hui grandie
Te voilà, non plus enfant mais amie
Je me suis souvenue
Que j’avais une âme
Et je l’ai aperçue
Dans tes yeux nus
Oh ! quel drame !
Enfermée à double tour
Au fin fond de ma tour