Articles by Jean Laffite


Je frappe les dalles. J’en éprouve la solidité. J’en écoute la sonorité.
Je me sens ferme et satisfait.J’embrasse les colonnes. Je mesure leur jet, la portée, le nombre et
la plantation. je me sens clos et satisfait.Me renversant, cou tendu, nuque douloureuse, je marche du regard
sur le parvis inverse et je sens mes épaules riches d’un lourd habit
cérémonieux, aux plis carrés, à la forte charpente.
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Si tu es homme, ne lis pas plus loin : la douleur que je porte est si vaste et grave que ton coeur en étoufferait.
Si tu es Chenn, détourne-toi plus vite encore : l’horreur que je signale te rendrait lourd comme ma pierre.
Si tu es femme, hardiment lis-moi pour éclater de rire, et oublie à jamais de t’arrêter de rire,Mais si tu sers comme eunuque au Palais, affronte-moi sans danger ni rancune, et garde le secret que je dis.

Un poème de Victor Segalen

Tu seras priée de sourires, de regards et de certains abandons,
et d’offrandes que tu repousses par principe, jeune fille
encore ;Tu seras implorée de dire quoi tu veux, ce dont tu as soif,
les parures à ton gré, – rouges linges nuptiaux, poèmes, chants
et sacrifices…*
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Tu as écrit : ” Me voici, fidèle à l’écho de ta voix, taciturne,
inexprimé. ” Je sais ton âme tendue juste au gré des soies
chantantes de mon luth :C’est pour toi seul que je joue.
Ecoute en abandon et le son et l’ombre du son dans la conque
de la mer où tout plonge. Ne dis pas qu’il se pourrait qu’un
jour tu entendisses moins délicatement !
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Puisant je ne sais quoi ; au fond de ses yeux jetant le panier
tressé de mon désir, je n’ai pas obtenu le jappement de l’eau
pure et profonde.Main sur main, pesant la corde écailleuse, me déchirant les
paumes, je n’ai levé pas même une goutte de l’eau pure et
profonde :Ou que le panier fut lâchement tressé, ou la corde brève ; ou
s’il n’y avait rien au fond. Lire la suite...
Ah ! sur les terrasses en prenant nos épaules
longtemps, parmi la nuit d’étoiles à meurtrir
notre gloire, passons ! Mes Yeux pleurent les mondes
qu’ils n’ont point vus, et qu’ils ne verront pas : les ondes
de leur lumière où mon être mortel ne doit
s’épanouir, ouvert en la limite seule
de son expansion ! ouvert, pour qu’en émoi
le traverse le plus de la Matière-aïeule…
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Tuant, sur un sopha, sonneur des modes las,
Amant des rimes d’or rarissimes et vierges,
Dans les rêves le spleen, – du là-haut morne et gras,
Quand, lourde, ploq, pliq, ploq, ainsi qu’en l’eau, des verges,La pluie au long ennui plaque en les longs ruisseaux
Sa musique univoque, et que le morne arpège,
Pliq, ploq, pliq, – pliq, ploq, plaq, rumeur d’eau dans les eaux ;
S’exhale en des sourdeurs de pleur las qui s’allège, –
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Vie, et ride des eaux, depuis que hors l’amère
Navrure de ses Yeux son âme ne sourd plus,
De ses Yeux inlassés la Vieille aux os de pierre
Morne et roide regarde : et sa voix de prière
Très aigre, égrène au soir les avés des élus.A mesure qu’elle a, – spleen des angles rigides –
Sur elle plus uni ses deux mains aux longs os,
Sans pardon, hors du gel de ses deux Yeux algides
Tout a passé, par peur de leurs grands miroirs vides, –
Hivers haut enlunés de lune sur les eaux !…..
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Ainsi qu’une prière et qu’un ennui, soleilles –
Tu, lune pleine ! haut au haut des peupliers !
Tout a l’air d’eaux : et l’Homme inému des merveilles
Mène par la lumière, ayant l’amour des veilles,
Les pas las des Taureaux, Trois et loin réguliers.Traîneurs doux de l’aiguë et de la large herse,
Homme et Taureaux, la lune, aux pâles prés, les a
Mornes et seuls grandis : et la paix large, à verse
Molle, neige – : et, mouillé de l’impalpée averse,
L’équipage impavide et religieux va.
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La Ville au loin monte des voeux immolateurs…

Par les vitres en haut, la Ville, – aux Yeux – à perte
Du sang pauvre qui heurte aux roideurs de l’aorte !
Monte haut des quadratures de pierre, et lourd
Le temps de dômes, ainsi qu’enserrant le rêve
Lourd-arrêté vers l’elliptique expansion
De ses Fatalités :

Et est plus haute sur les voies
Lointaines de ses rais qui tournoient, la Tour !
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